Paris, le 30 juin 2022
« Monsieur le Président, nous nous réjouissons de votre élection à un second mandat. Nous sommes cependant conscients que les résultats des élections législatives nécessiteront des négociations difficiles avec l’opposition.
Shimon Samuels avec le président Macron (photo Alain Azria).
« En tant que président de l’Union européenne (UE), vous venez de participer au G7, forum qui a traditionnellement pour objectif de discuter de questions financières et économiques. Bien entendu, Il a également été cette année l’occasion de relever les défis économiques liés à la guerre de la Russie en Ukraine et d’envisager d’éventuelles contre-mesures.
« Cependant, il est une autre question qui représente un grave danger : l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, dit Plan d’action global commun (PAGC). Son objectif étant de désamorcer les tensions et d’ouvrir une nouvelle négociation avec Téhéran.
« Nous comprenons votre profonde préoccupation pour les quatre ressortissants français – l’anthropologue Fariba Adelkhah, le blogueur Benjamin Brière, l’enseignante Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris – détenus par le régime iranien sur la base d’accusations fallacieuses d’espionnage. Les utiliser, avec les autres citoyens européens otages en Iran, comme monnaie d’échange pour faire révoquer les sanctions ou en contrepartie de l’achat de pétrole et de gaz iraniens constitue un chantage inacceptable.
« Monsieur le Président, nous avons fait appel à Josep Borrell Fontelles, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Nous lui avons rappelé le rôle joué par l’Iran en tant que principal protecteur de nombreux groupes figurant sur la liste des terroristes de l’UE, depuis le Hezbollah jusqu’au Hamas, en passant par le mouvement houthi et le Corps des Gardiens de la révolution iranienne (le CGRI) – celui-là même qui organise des opérations clandestines dans le monde entier.
« Le PAGC se préoccupe du danger de la prolifération nucléaire, mais il ne couvre pas la menace représentée par le programme de missiles balistiques de l’Iran, qui vise à atteindre Israël ainsi que l’ensemble du continent européen.
« En outre, l’Iran se comporte en État pirate lorsqu’il attaque des pétroliers dans le détroit d’Ormuz, perturbant le transit et faisant grimper les prix du pétrole dans le monde entier.
« Par l’intermédiaire du CGRI, Téhéran soutient également activement le régime de Bachar el-Assad en Syrie, comblant le fossé avec le Liban – en vue de déstabiliser davantage ce pays par le biais du Hezbollah – et cherchant à s’implanter aux frontières nord d’Israël.
« Nous vous rappelons que des mandats d’arrêt internationaux d’Interpol (les notices rouges) ont été lancés contre cinq agents iraniens suspectés de l’attentat à la bombe du centre juif Amia perpétré à Buenos Aires en juillet 1994, qui a fait quatre-vingt-cinq morts et plus de trois cents blessés. Depuis lors, on retrouve l’empreinte de l’Iran – y compris des cellules dormantes du Hezbollah et du CGRI – dans au moins neuf pays d’Amérique latine... Leur principal vecteur serait le Venezuela de Nicolás Maduro.
« Monsieur le Président, une levée des sanctions serait une manne pour le terrorisme manipulé par Téhéran. L’Union européenne et ses alliés dans le monde entier sont concernés.
« Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre profond respect. »
Dr Shimon Samuels
Directeur des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal