« Nous ne doutons pas que tout criminel qui entrerait au Royaume-Uni serait placé en détention pour être extradé. »
« Nous n’en sommes pas si sûrs s’ils devaient entrer aux États-Unis avec une ‘‘carte verte’’ en poche. »
« Nous prions instamment l’Argentine de collaborer avec les États-Unis pour contrôler la liste des ‘‘cartes vertes’’ et pour placer ces cinq suspects sur la liste de surveillance des terroristes. »
Buenos Aires et Londres, le 3 août 2018
Le 18 juillet dernier, le Centre Simon Wiesenthal marquait le 24e anniversaire de l’attentat perpétré à Buenos Aires contre le centre juif Amia, qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés. Une table ronde était organisée à cette occasion au Parlement britannique (voir notre communiqué de presse du 18 juillet). La réunion avait pour but d’examiner l’application des mandats d’arrêt émis par Interpol (les « notices rouges ») pour la détention et l’extradition vers l’Argentine des Iraniens incriminés dans cette affaire.
L’ambassadeur d’Argentine au Royaume-Uni a lu un message de son ministre des Affaires étrangère, Jorge Faurie. Ce dernier y affirmait que « le Gouvernement argentin est pleinement déterminé… à s’assurer que tous les individus impliqués dans cet attentat comparaissent devant les tribunaux argentins ».
Des articles parus dans la presse argentine revisitaient le codicille secret du dénommé « accord nucléaire » conclu avec l’Iran, par lequel entre 2 500 et 2 800 fonctionnaires iraniens, syriens et irakiens avaient reçu des « cartes vertes » leur permettant de résider aux États-Unis.
À cette occasion, John Kerry, qui était alors secrétaire d’État, aurait reçu du président Obama l’ordre de réactiver les avoirs iraniens gelés dans des banques américaines. Ces comptes devaient être gérés par ces nouveaux résidents américains.
« On ne peut pas oublier qu’en 2016 ont été livrés à Téhéran 400 millions de dollars en espèces, acheminés secrètement par avion, le jour où l’Iran relâchait quatre prisonniers américains. Il se serait agi du premier versement d’une transaction s’élevant à 1,7 milliard de dollars », rappelait le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels.
« Maintenant, nous ne doutons pas que si l’un des cinq suspects iraniens recherchés par Interpol mettait le pied au Royaume-Uni – tous sont toujours actifs politiquement –, il serait placé en détention et extradé vers l’Argentine par le biais d’un mandat d’arrêt », ajoutait M. Samuels.
« Nous n’en sommes cependant pas si sûrs s’ils devaient entrer aux États-Unis avec une ‘‘carte verte’’ en poche – ce serait impensable – ou même s’ils étaient autorisés à rendre visite à un membre de leur famille ou à un complice devenu résident américain », indiquait Ariel Gelblung, représentant du Centre pour l’Amérique latine.
Le Centre relevait ce tweet du président Trump : « Nous venons d’apprendre que le gouvernement Obama accordait la citoyenneté, au cours des négociations de ce terrible accord avec l’Iran, à 2 500 Iraniens – dont des représentants du gouvernement... »
MM. Samuels et Gelblung priaient instamment le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Faurie, de « collaborer avec les États-Unis pour contrôler la liste des ‘‘cartes vertes’’ et pour exiger que ces cinq suspects figurent sur la liste de surveillance des terroristes ».