L’Unesco reçoit les lauréats du 11e Concours annuel d’essais russes sur la Shoah, organisé par le Centre Wiesenthal et Verbe et Lumière-Vigilance
« Ce programme a permis à toute une nouvelle génération de quelque douze mille messagers et militants d’approfondir les concepts de tolérance et d’extrémisme. »
Paris, le 6 juillet 2015
Ce programme unique de concours d’essais sur la Shoah, coorganisé par le Centre Simon Wiesenthal-Europe (CSW), l’association Verbe et Lumière-Vigilance (VLV) et le Centre russe de recherche et d’éducation sur l’Holocauste (Russian Holocaust Centre, RHC), en est à sa 11e édition. Chaque année, cinq étudiants lauréats venus de tous les pays de l’ex-Union soviétique sont invités à présenter à l’Unesco, à Paris, les résultats de leurs recherches.
Parmi les lauréats 2015, deux viennent de Moscou, l’un de Kemerovo (Sibérie), un autre de Kaliningrad (Russie), le cinquième de Kamenka (Biélorussie). Ils ont été sélectionnés sur plus de deux mille candidats.
Assistaient à la remise des prix les délégations à l’Unesco de Russie, Arménie, Biélorussie, Canada, Allemagne et Israël. Genc Seiti, directeur de la Division des commissions nationales et de la société civile de l’Unesco, a ouvert les débats. Il a félicité l’initiative des lauréats qui, tout à la fois, gardent vivante la mémoire de la Shoah en Russie, et contribuent au respect, à la tolérance et aux droits de l’homme dans le monde entier.
Le directeur général adjoint de l’Unesco, Getachew Engida, a décrit ce programme comme « emblématique de l’engagement de l’Unesco à enseigner les réalités de l’Holocauste », citant des exemples extraits de ses récents séminaires en Afrique.
Anne-Marie Rovcolevschi, présidente de la fondation Aladdin, a expliqué le contexte de ce programme à l’appui des traductions en arabe, farsi et turc d’importants documents sur la Shoah à l’intention des lecteurs du monde arabe.
L’écrivain et chercheur Didier Bertin a révélé que l’OSS (Office of Strategic Services, bureau américain des services stratégiques, précurseur de la CIA), récemment déclassifié, et les archives britanniques du renseignement savaient que les Alliés avaient reçu au tout début de la guerre des preuves sans équivoque du projet nazi d’extermination des Juifs d’Europe.
Ilya Altman, président du RHC, s’est entretenu du caractère universel de la recherche sur la Shoah. Il s’est demandé « pourquoi, sinon, intellectuels, journalistes et politiciens français viendraient-ils à l’Unesco depuis onze ans pour entendre des textes russes ? ».
M. Altman a ensuite présenté les lauréats. Chacun a exposé le résumé de sa thèse :
- Alexander Listengort - « Comment les peintres arméniens et juifs représentent les moments tragiques de l’histoire de leurs nations »
- Elvira Funk - « Une approche existentielle du concept de ‘‘victime de la Shoah’’ »
- Kristina Vavilova - « Historiographie russe de l’Holocauste »
- Daria Novozhilova - « La volonté des enfants et des adolescents de survivre à l’Holocauste »
- Anna Kopsosova - « Commémoration de l’Holocauste en Biélorussie »
De gauche à droite : Genc Seiti, Graciela Samuels, Elvira Funk,
Kristina Vavilova, Ilya Altman, Daria Novozhilova, Anna Kopsosova,
Alexander Listengort, Shimon Samuels.
Le trésorier de Verbe et Lumière-Vigilance, Édouard Fridman, a fait l’éloge de ce concours, le qualifiant de « projet le plus important pour Verbe et Lumière-Vigilance » et souhaitant « qu’il s’étende en nombre de candidats et de pays ».
Le directeur des Relations internationales du CSW et secrétaire de Verbe et Lumière-Vigilance, Shimon Samuels, a remercié l’Unesco et la conseillère spéciale auprès de la directrice générale, Graciela Vaserman-Samuels, qui a conçu cet événement.
Il a jouté que « notre première session, en 2004, s’appuyait sur vingt-sept essais. Pour cette 11e édition, nous en avons reçu plus de deux mille… C’est ainsi qu’à la date d’aujourd’hui, nous totalisons cinquante-cinq lauréats sélectionnés sur plus de douze mille essais ».
Il a proposé que « l’Unesco publie ces cinquante-cinq thèses ainsi que les messages des intervenants invités chaque année ». Il a indiqué que « la directrice générale a déjà encouragé la création de cette publication ».
Le directeur général adjoint de l’Unesco, M. Engida, a chaleureusement approuvé cette initiative.
Pour conclure, M. Samuels a félicité M. Altman « d’avoir créé une nouvelle génération à travers l’ex-Union soviétique de quelque douze mille messagers qui militent pour propager la tolérance et éradiquer l’extrémisme… Que leurs efforts connaissent d’année en année un essor exponentiel ».
M. Engida, directeur général adjoint de l’Unesco, les délégués, l’équipe, les membres de RHC, CSW, VLV,
les cinq lauréats et les intervenants invités.