« Le FSM rassemble ceux qui cherchent à infliger le plus grand tort à Israël et à ses défenseurs juifs et autres. Durant toute cette semaine, il abusera de l’hospitalité de Montréal, semant des répercussions haineuses après son passage. »
Paris, le 9 août 2016
Dans une lettre adressée au maire de Montréal, Denis Coderre, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, l’a alerté « sur les risques que vous encourez en accueillant le Forum social mondial (FSM), qui ouvre ses portes aujourd’hui dans votre ville. Risques liés à l’imagerie et au langage antisémites qui transparaissent de manière omniprésente dans ce forum. »
M. Samuels, qui a régulièrement assisté aux réunions du FSM à Porto Alegre, au Brésil, et à Mumbai, en Inde, a constaté que « cette organisation, à l’origine altermondialiste, laissait chaque année son ordre du jour légitime – soutenir les victimes de violence, de pauvreté et de discrimination – de plus en plus accaparé par la cause palestinienne, sans tenir compte des attaques terroristes perpétuelles contre des victimes juives en Israël et contre des cibles juives en Europe et ailleurs ».
La lettre estimait que « le FSM, qui a vu le jour à Porto Alegre en 2001, allait devenir le vecteur de l’héritage de la Conférence mondiale des Nations unies contre le racisme, également créée en 2001, à Durban : une campagne visant à délégitimer l’État juif.
« Le festival de haine de Durban s’était achevé dans la petite synagogue de sa communauté juive : pour la première fois de son existence, elle fut assiégée par des manifestants brandissant des affiches de Hitler et criant à tue-tête qu’‘‘il n’avait pas fini son travail’’. De même, quand le FSM s’était réuni à Mumbai, la synagogue de cette ville avait eu besoin d’une protection policière pour la première fois de son histoire, vieille de plus d’un millénaire. »
M. Samuels a découvert parmi les « principales assemblées de convergence » du programme officiel du FSM 2016 de Montréal, « la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël ».
Entre autres activités du même acabit figurent, parmi les quinze comités :
- La Grande Conférence du 12 août à l’université de Québec : « Confronter l’apartheid israélien : rôle et objectifs du BDS », sous la direction d’Ali Al Bunimah, fondateur de l’Intifada électronique, d’Omar Barghouti, fondateur du Comité BDS palestinien, et de Jamal Joma’a, de la campagne Halte au mur
- Le même jour, l’exposition « BDS 101 »' doit être inaugurée par BDS-France
- Le 10 août, « BDS :: G4S et les campagnes municipales » (ciblant l’entreprise de sécurité anglo-danoise pour ses liens avec Israël)
- Le 11 août, « Décoloniser Israël-Palestine en défiant le Fonds national juif » (une organisation écologique de boisement qui fournit une assistance technique à toute l’Afrique !)
- Le 12 août, « Réponse de la campagne BDS à la répression par des États complices de la colonisation » (pour coordonner une campagne contre la France, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni)
- « Atelier de coordination BDS 101 de BDS France et Québec »
- « Désinvestissement et votre Église ou Dénomination 101 (BDS pour la paix et la justice) », avec le centre de théologie Sabeel Liberation, Kairos Palestine et le YWCA
- « La lutte pour BDS : affronter le choc israélien » (« comment combattre l’offensive sioniste »)
- « Appel à un embargo militaire canadien contre Israël » (« Une campagne internationale… Nous souhaitons tirer profit du FSM… pour présenter notre campagne visant à faire pression sur les gouvernements, les organisations multilatérales, les institutions onusiennes et les entreprises – tant publiques que privées – qui sont liées, de près ou de loin, à l’armée israélienne… et spécialement le Canada »).
La lettre soulignait que « les tribunaux français ont reconnu le mouvement BDS comme facteur contribuant à l’antisémitisme. Il en a résulté des poursuites fructueuses contre ses protagonistes – dont un grand nombre sont présents au FMS de Montréal. En outre, il est maintenant avéré que les campus universitaires d’Amérique du Nord qui adhèrent à BDS sont la scène du plus grand nombre d’incidents antisémites contre des étudiants juifs ».
Parmi d’autres programmations préoccupantes au FSM cette semaine, citons :
- « Les bons et les mauvais terroristes – une théorie pour un terrorisme utile du capitalisme-sionisme » (sic), avec à l’affiche Sayyed Ali-Mousavi, du Centre pour le dialogue interreligieux et la coexistence pacifique
- « Terrorisme, wahhabisme, sionisme », avec le même intervenant
- « Le ‘‘nouvel antisémitisme’’ ou le ‘‘nouveau maccarthysme’’ ? La guerre des lobbies israéliens contre la solidarité palestinienne, ou comment résister au mieux »
- « L’apartheid israélien :: est-ce acceptable en Occident ? »
- « La colonisation israélienne : anatomie d’un crime historique, idéologique et économique (le sionisme en tant qu’entreprise de mort des Palestiniens) »
- « Notre terre, notre espoir : expérience de dépossession en Palestine et au Canada – théologies/spiritualités de libération ».
M. Samuels précisait que « notre expérience nous a permis de mettre en lumière le FSM en tant que point de ralliement international pour établir et coordonner programmes et campagnes contre Israël, tel le mouvement BDS, mais aussi, depuis 2008, les flottilles pour Gaza et l’action syndicaliste ».
Cette année, nous trouvons :
- « L’Embarcation des femmes pour Gaza » (convoi prévu en 2016), organisée par la Coalition de la flottille de la liberté
- « Histoire de la Flottille de la liberté – un défi contre le blocus de Gaza par Israël » (qui revendique qu’Israël a assassiné les activistes du Mavi Marmara), forum organisé par l’Embarcation canadienne pour Gaza – intervenant : David Heap
- « Femmes résistantes contre la militarisation, l’occupation, les guerres d’agression », Union des femmes palestiniennes
- Enfin – sans être exhaustif –, une étrange théorie du complot : une réunion sur « Solidarité Syrie-Palestine » (« des acteurs impérialistes et colonialistes qui provoquent la souffrance de ces deux sociétés »). Ceci est presque aussi abracadabrant que l’accusation suivante, formulée au dernier FSM à Porto Alegre : les concepts bibliques de « Terre promise » et de « Peuple élu » y étaient taxés de colonialistes et de racistes.
« Monsieur le Maire, Le FSM rassemble ceux qui cherchent à infliger le plus grand tort à Israël et à ses défenseurs juifs et autres. Durant toute cette semaine, il abusera de l’hospitalité de Montréal, semant des répercussions haineuses après son passage… Nous vous prions instamment de prendre des mesures, bien que tardives, pour empêcher ce Forum social mondial de dégénérer en mainmise sur la grande ville de Montréal », concluait M. Samuels.