« La prochaine fois, il se pourrait bien que ce soient des explosifs… Le Centre doit penser à renouveler son avertissement aux voyageurs qui se rendent en Grèce. »
Paris, le 28 décembre 2017
Dans une lettre adressée au Premier ministre grec, Alexis Tsipras, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait « son indignation devant un titre haineux paru dans l’édition en ligne du journal Makeleio. Sa réputation de presse à scandale n’excuse en rien son incitation à la haine et à la violence contre la petite communité juive de Grèce ». L’article en question « s’en prenait à Minos Moissis, le président du KIS (le Bureau central des communautés juives de Grèce), le traitant de ‘‘Juif cruel à la tête d’une entreprise de corbeaux engagée pour liquider les emprunts rouges (dettes antérieures impayées) de pauvres Grecs. Président de la communauté juive, il feint la sympathie pour prendre [notre argent] par la porte arrière’’ ».
https://kis.gr/en/index.php?option=com_content&view=article&id=742:kis-announcement-for-the-rethoric-attack-against-the-president-of-the-jewish-community-of-athens&catid=49:2009-05-11-09-28-23
Attaque aux ‘‘bombes’’ de peinture sur l’ambassade israélienne à Athènes :
www.liveleak.com/view?i=a86_1514185868
La lettre prévenait que « pareille incitation engendre une atmosphère propice à reproduire des actes tels que cette attaque aux ‘‘bombes’’ de peinture contre l’ambassade d’Israël à Athènes, attaque imputée à un groupe d’extrême gauche qui se dénomme Rubicon ».
Le Centre rappelait qu’« il y a quinze ans, il avait divulgué un rapport sur des articles antisémites parus dans des médias grecs, et tout particulièrement ceux publiés dans le grand quotidien Eleftherotypia, où l’on pouvait lire :
- une critique des Protocoles des Sages de Sion, le fameux pamphlet antisémite, le décrivant comme « exact d’un point de vue historique » ;
- une comparaison entre des rassemblements bruyants et une Havra Iudaion (une ‘‘cabale de Juifs’’) ;
- ces commentaires sur les atrocités terroristes perpétrées en Espagne : ‘‘Les fondamentalistes fascistes chrétiens, de concert avec les sionistes internationaux les plus extrêmes qui gouvernent l’Amérique’’… »
M. Samuels rappelait que « ces exemples suffisent à justifier l’avertissement lancé en décembre 2003 aux voyageurs qui se rendraient en Grèce ».
La lettre insistait sur le fait que « les médias doivent savoir que leur incitation les rend complices des conséquences de leurs mots… » et qu’« une enquête doit être menée contre la police pour manquement à son devoir de défendre la sécurité de l’ambassade d’Israël. Cette fois-ci, ce sont des ‘‘bombes’’ de peinture qui ont été lancées. La prochaine fois, il se pourrait bien que ce soient des explosifs… » La lettre se poursuivait en ces termes : « Les agresseurs ont pris le nom de ‘‘Rubicon’’ en référence à Jules César franchissant la rivière Rubicon, formule qui signifie aujourd’hui ‘‘atteindre un point de non-retour’’… »
« … Faute de mesures gouvernementales, notre Centre devra penser à renouveler son avertissement aux voyageurs qui se rendent en Grèce, pour s’assurer que la condition des Juifs de ce pays ne franchit par le Rubicon », concluait M. Samuels.