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Paris, le 27 novembre 2022

Au cours de l’année précédant la pandémie de Covid-19, les rues de France ont connu une multitude de rassemblements organisés le samedi par les Gilets jaunes. Relayé par le biais des médias sociaux, ce mouvement accusait le gouvernement de ne rien faire contre l’appauvrissement – considéré comme un effet de la mondialisation – surtout de la classe moyenne, dans un contexte de stagnation économique généralisée.

Après plusieurs rassemblements chaotiques, dès janvier 2019, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, avait averti que, « sans dirigeant reconnu, ce mouvement autrefois spontané avait été détourné par des éléments extrémistes de droite comme de gauche, incitant aux théories du complot, à l’antisémitisme et à d’autres formes de haine ».
Le Centre Wiesenthal demande de conjurer l'antisémitisme et toute forme de haine de la part de ceux qui profitent du chaos des Gilets jaunes - Centre Simon Wiesenthal | CSW Europe (wiesenthal-europe.com)

Sans surprise, au cours des mois qui ont suivi, cet avertissement s’est avéré fondé : la haine a culminé en fake news délirantes et en violences effarantes, avec des stigmates antisémites explicites.

Le mouvement a ensuite été infiltré par des groupes propalestiniens, agitant des drapeaux et portant des keffiehs, dans la logique de « l’intersectionnalité ». Une dérive vers des discours anti-israéliens et antisionistes, les Juifs « mondialisés » constituant une cible facile.

L’épidémie de Covid a entraîné de nécessaires confinements et des mesures d’aide publique, qui ont contribué à freiner temporairement le mouvement. Mais, dès que les manifestations publiques ont repris, une partie du mouvement a semblé se diriger vers le négationnisme du virus, puis vers l’opposition au masque et au vaccin. Le pic de l’antisémitisme fut atteint avec la campagne haineuse « JeSuisPartout » (soit dit en passant, elle était propagée surtout à travers le réseau social VK et le moteur de recherche Yandex, tous deux russes). Notre alerte a entraîné une action décisive du gouvernement français :
Le Centre Wiesenthal condamne l’organigramme virtuel ‘‘Ils sont partout’’ répertoriant des personnalités françaises de confession juive - Centre Simon Wiesenthal | CSW Europe (wiesenthal-europe.com)
Dernières nouvelles : trois heures après notre révélation du site antisémite ‘‘Je suis partout’’, il a été supprimé - Centre Simon Wiesenthal | CSW Europe (wiesenthal-europe.com)

Ce samedi 26 novembre, les Gilets jaunes étaient de retour dans les rues de Paris et d’autres villes françaises. Au cours des prochaines semaines, le mouvement s’appuiera sur d’anciens et de nouveaux griefs.

La situation économique, en France, en Europe et dans le monde, est indéniablement aggravée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Le bombardement sauvage de civils et d’infrastructures essentielles et le conflit indirect mené contre l’Occident l’illustrent bien, avec des pénuries et des réductions des exportations de gaz, de pétrole, de blé, d’engrais et d’autres matières premières. La hausse des prix à la consommation et l’inflation qui en a résulté ont donné à la population plus de raisons de s’inquiéter.

Comme nous l’avons fait il y a trois ans, nous alertons à nouveau le gouvernement français – en la personne du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin – des risques inhérents à cette dynamique de contestation.

« Les autorités ainsi que les coordinateurs des Gilets jaunes doivent tirer les leçons du passé. Aucune place ne doit être accordée aux pourvoyeurs de théories du complot et d’antisémitisme. Ce mouvement ne doit pas être récupéré ni manipulé par des extrémistes qui incitent à la haine et à la violence », concluait Shimon Samuels.

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Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à csweurope@gmail.com
Veuillez nous laisser vos commentaires sur https://twitter.com/wiesenthaleuro1

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