Paris, le 19 octobre 2022
Général Ahmed Naser Al-Raisi
Président d’Interpol
Lyon, France
Monsieur le Président,
Au nom des quatre cent mille membres du Centre Simon Wiesenthal dans le monde, nous demandons à Interpol d’invoquer sa « notice rouge » pour interpeller Mohsen Rezaï. Il est accusé par l’Argentine du meurtre de 85 personnes et de blessures infligées à plus de 300 personnes lors de l’attentat à la bombe perpétré en 1994 contre le centre juif Amia de Buenos Aires. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre des Juifs depuis l’Holocauste.
Rezaï – aujourd’hui vice-président de l’Iran chargé de l’Économie – a été, de 1980 à 1997, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI, alias Pasdaran), la tristement célèbre force armée qui applique la politique du régime iranien, y compris lors d’opérations clandestines à l’étranger.
Il est accusé d’être l’un des cinq Iraniens qui ont planifié, ordonné et organisé l’exécution du massacre du centre Amia.
Pour citer Interpol, les notices rouges sont émises « pour alerter toutes les forces de police des fugitifs recherchés au niveau international [...] pour aider à les traduire en justice, parfois de nombreuses années après que le crime initial a été commis... Notre équipe d’intervention peut se déployer n’importe où dans le monde en 12 à 24 heures ».
Par conséquent, appelons Interpol à exiger du Qatar qu’il place Mohsen Rezaï en détention en vue de son arrestation immédiate et de son extradition vers l’Argentine. Il y sera remis entre les mains d’un procureur, d’un juge et du ministère argentin des Affaires étrangères.
En 2018, notre Centre a évoqué un scénario similaire auprès du Parlement britannique, dans l’hypothèse que l’un des auteurs de l’attentat devait se rendre au Royaume-Uni.
À cette occasion, en concomitance avec la commémoration de l’attentat, des intervenants comme l’ambassadeur d’Argentine en Grande-Bretagne, un survivant de l’attaque terroriste, notre directeur latino-américain et un expert britannique en matière d’extradition et de juridiction universelle avaient pris la parole.
Pour en venir au point, quelques jours avant l’ouverture à Doha de la Coupe du monde de football, Interpol peut donner au Qatar la possibilité d’arrêter Mohsen Rezaï. Son extradition pourrait enfin permettre aux familles des victimes de tourner une page.
Le Qatar fait face à cette alternative : accepter d’être l’hôte de ce beau sport ou choisir d’être le refuge d’un terroriste criminel, recherché par la justice internationale.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.
Dr Shimon Samuels
Directeur des relations internationales
Centre Simon Wiesenthal
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Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à csweurope@gmail.com
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