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Paris, le 14 octobre 2022

Il y a deux ans, le 16 octobre 2020, un professeur d’histoire-géographie, Samuel Paty, a été assassiné et décapité à Éragny-sur-Oise, à quelques centaines de mètres de son lycée de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par un « loup solitaire » djihadiste, un réfugié russe d’origine tchétchène. Un imam islamiste l’aurait incité à passer à l’acte parce que cet enseignant avait montré à ses élèves, entre autres, des caricatures du prophète Mahomet pour illustrer un cours sur la liberté d’expression.

Ce dimanche, le 16 octobre 2022, à 14 heures, les Amis français du Centre Wiesenthal, qui viennent de voir le jour, commémoreront Samuel Paty. Ils lui rendront hommage pour le rôle qu’il a joué dans la lutte contre la haine et l’intimidation, et pour la préservation de la liberté d’expression.

Et voilà que, pas plus tard que la semaine dernière, des menaces de mort ont été proférées à l’encontre d’un enseignant juif à Évry (Essonne) : « Le sale juif doit arrêter de faire le malin (...). On va lui faire ‘‘une Samuel Paty’’ à lui et son père le vieux rabbin sioniste. Les juifs, on en veut pas dans des lycées, restez dans vos synagogues... »

Pour Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, « ce sera une occasion de se souvenir de toutes les autres victimes – juives ou non – de l’antisémitisme, du sectarisme, de l’intolérance et de la violence, comme Daniel Pearl ».

Daniel Pearl, un journaliste juif américain marié à une collègue française, a été enlevé et assassiné par Al-Qaïda en 2002 alors qu’il enquêtait sur les liens entre un islamiste britannique et des groupes djihadistes basés au Pakistan. La tristement célèbre vidéo de sa décapitation a inauguré une série destinée à intimider et à horrifier l’Occident.

Au cours des vingt dernières années, entre autres meurtres perpétrés rien qu’en France, ceux-ci peuvent également être considérés comme des atteintes à la liberté d’expression :

- Mireille Knoll, 85 ans, en 2018. Rescapée de la Shoah, elle avait souvent raconté son calvaire ;

- Sarah Halimi, en 2017. Enseignante à la retraite, elle a été tuée parce que juive. Son meurtrier a été jugé irresponsable car « sous l’influence du cannabis » ;

- Le père Hamel, en 2016, décapité alors qu’il prêchait - exerçant sa propre liberté de religion – devant une poignée de vieux fidèles ;

- les plus de cent trente victimes du Bataclan et des cafés voisins, en 2015, parce qu’elles se sentaient libres de boire et de danser ;

- les douze personnes tuées dans l’attentat du magazine satirique Charlie Hebdo, en 2013, à cause de leurs caricatures du prophète Mahomet...

Tous ces meurtres ont été commis par des extrémistes islamistes.

M. Samuels se souvient : « Notre regretté mentor, Simon Wiesenthal, aurait hélas répété : ‘‘Encore une preuve que ce qui commence avec les Juifs ne se termine pas avec eux !’’ »

Cette commémoration du 16 octobre a aussi pour objectif de rappeler ceux – de toute religion ou orientation politique – qui ont lutté pour défendre les valeurs de tolérance et de liberté d’expression dans des sociétés où le déni, la haine et la violence se déchaînent.

L’événement se tiendra à Paris sur la place Samuel-Paty, en face de l’université de la Sorbonne.

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Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à  csweurope@gmail.com
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