image Je fais un don

Paris, le 6 octobre 2022

Madame la Première Ministre,

Permettez-moi, au nom des rabbins Marvin Hier, doyen et fondateur du Centre Simon Wiesenthal, et Abraham Cooper, vice-doyen et directeur de l’action sociale globale, ainsi que de nos quatre cent mille membres à travers le monde, y compris nos Amis britanniques, de vous souhaiter plein succès en tant que Première ministre.

Sachez que le Centre Wiesenthal est choqué par la rhétorique haineuse de Seyed Hashem Moosavi, représentant du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et directeur du Centre islamique d’Angleterre, basé à Londres.

Se référant aux manifestations quotidiennes qui se déroulent contre le régime à Téhéran, il a déclaré publiquement : « Ceux qui protestent [maintenant en Iran] sont des soldats de Satan... Les femmes qui enlèvent leur hijab sont un poison. »

Après l’arrestation et le meurtre de Mahsa Amini, une Iranienne kurde de 22 ans, par la police des mœurs – elle était accusée de ne pas avoir porté son voile « correctement » –, les manifestations anti-régime ont été contrées par une brutale répression. Aujourd’hui, le nombre de manifestants non armés tués par la police de l’Ayatollah et la milice Basij (la branche jeunesse du CGRI, le Corps des gardiens de la révolution islamique) atteint plus de cent, sans compter les milliers de blessés, torturés, arrêtés et en attente d’une probable condamnation à mort par pendaison.

Parmi les personnes arrêtées et détenues figurent des dizaines de ressortissants britanniques et de citoyens occidentaux – la plus récente à ce jour est la blogueuse italienne Alessia Piperno. Ils sont jugés pour des accusations fallacieuses et, de facto, retenus en otage dans le cadre des négociations de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien.

Les discours de Moosavi incluent souvent une incitation à la violence guère voilée, comme : « L’islamophobie occidentale ne justifie-t-elle pas les actes terroristes ? » (citation d’une lettre de l’ayatollah Khamenei à la jeunesse occidentale, 2021), ou : « Si vous voyez un roi ou un dirigeant enfreindre la loi de l’islam... alors il est de votre devoir de changer cela avec des mots ou des actions... sinon, Allah a le droit de vous jeter avec ce roi en enfer » (extrait du discours de commémoration d’Arbaïn, 2020).

En outre, en 2014, le Centre islamique a célébré le 35e anniversaire de la Révolution islamique en Iran. Il a invité Jeremy Corbyn, qui n’était pas encore chef du parti travailliste. À l’époque, c’était un député d’arrière-ban actif. Il collaborait également à Press TV, recevant un salaire de la branche iranienne de radiodiffusion de langue anglaise. Sans surprise, Corbyn a été présenté au Centre islamique comme « un ami très cher... qui plaiderait en faveur de l’Iran ».

Ce n’est qu’en 2020 que la Commission britannique sur les organismes caritatifs a finalement adressé un avertissement officiel au Centre islamique, au motif de « mauvaise conduite et/ou mauvaise gestion », à la suite de l’oraison funèbre que Moosavi avait prononcée pour le général Qasem Soleimani, chef de la Force Al-Qods, lui vouant une admiration sans bornes. La Force Al-Qods est la branche clandestine de guerre non conventionnelle du CGRI, responsable du chaos dans le monde entier, de la Bosnie au Liban, de l’Inde à l’Allemagne, de Washington DC à Buenos Aires et Caracas.

Moosavi et son Centre islamique d’Angleterre n’ont pas abandonné leur incitation. En juillet 2022, un clip vidéo promotionnel du CGRI, intitulé « Salut, Commandant! » – avec des enfants chantant leur désir de devenir des « martyrs » ! – a été projeté au siège de l’organisation, dans le quartier de Maida Vale.

Les cinq centres islamiques de l’Iran au Royaume-Uni – Londres, Manchester, Newcastle, Birmingham et Glasgow – seraient le cœur du réseau britannique du régime islamique. Leur tâche principale – financée par des fonds abondants – consiste à créer des institutions de tutelle, des organisations caritatives locales, des centres éducatifs et des médias de quartier. Il semblerait qu’ils cherchent aussi à infiltrer l’establishment politique et financier britannique.

Madame la Première Ministre, il y a un an, en tant que ministre des Affaires étrangères, vous vous êtes intéressée au sort de dix citoyens britanniques emprisonnés en Iran, mais vous n’avez fait aucune référence à l’influence perturbatrice des agents iraniens au Royaume-Uni. Il est temps d’agir !

Le message quotidien du Centre islamique aux « fidèles » – incluant l’incitation à la violence, à l’antisémitisme, à la répression de toute opposition – révèle un agenda politique extrémiste manifestement en phase avec le Guide suprême iranien... Message qui ne correspond pas à ses objectifs caritatifs déclarés de « promouvoir la religion de l’islam et l’éducation, et la mise en place d’édifices religieux et d’équipements sociaux ».

Ceci doit certainement suffire à tirer le signal d’alarme et, tout du moins, à voir leur « statut d’organisme de bienfaisance » révoqué.

Veuillez agréer, Madame la Première Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Dr Shimon Samuels
Directeur des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal

* * *

Pour plus d’informations, contactez Shimon Samuels à csweurope@gmail.com
Veuillez nous laisser vos commentaires sur https://twitter.com/wiesenthaleuro1