Paris, le 28 juillet 2022
À Madame l’Ambassadrice Lotte Knudsen
Délégation de l’Union européenne auprès des Nations unies
et d’autres organisations internationales à Genève
Madame l’Ambassadrice,
Nous vous écrivons au nom du Centre Simon Wiesenthal, l’une des plus grandes organisations internationales juives de défense des droits de l’homme, qui compte à son actif plus de quatre cent mille familles membres aux États-Unis, en Europe et en Amérique latine. Nous sommes une ONG accréditée auprès des Nations unies, de l’Unesco, de l’OSCE, de l’OEA et du Conseil de l’Europe.
Nous exprimons ici notre vive préoccupation face aux déclarations odieuses et inacceptables du commissaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Miloon Kothari. Non seulement a-t-il maintenant accusé à tort Israël d’« apartheid » (lire en anglais https://mondoweiss.net/2022/07/apartheid-is-not-sufficient-an-interview-with-un-human-rights-commissioner-miloon-kothari) mais, fait encore plus scandaleux, il remet en cause la légitimité d’Israël à exister en tant que membre des Nations unies.
M. Kothari a déclaré : « J’irais même jusqu’à soulever la question de savoir pourquoi [Israël est] membre des Nations unies. Parce que [...] le gouvernement israélien ne respecte pas ses propres obligations en tant qu’État membre de l’ONU. En fait, ils tentent systématiquement, soit directement, soit par l’intermédiaire des États-Unis, de saper les mécanismes de l’ONU. »
Il a contribué pleinement à confirmer la nature tendancieuse et mensongère de la Commission of Inquiry (COI) – Commission d’enquête internationale indépendante sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et Israël, également connue sous le nom de commission Pillay, une émanation du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH).
Nous prenons acte que cet extrémiste en tenue diplomatique a l’intention de rencontrer dans les prochains jours des membres du Congrès américain à Washington. Le Centre Wiesenthal est en contact avec certains députés pour interdire à Kothari et à ses collègues de la COI l’accès au Capitole, une mesure que nous espérons voir émaner de l’Union européenne.
Cette commission sans précédent du CDH – à durée illimitée –, d’une portée inégalée, est financée par des millions de dollars et composée de dix-huit fonctionnaires. Son seul but est d’enquêter, de diaboliser et de poursuivre l’État d’Israël à perpétuité – une menace à laquelle aucune autre nation au monde n’est confrontée.
Pour sa part, Kothari a déjà injustement caractérisé Israël d’État d’apartheid. Il promet que la commission Pillay « abordera tôt ou tard la question de l’apartheid » ; qu’elle recueillera « des données criminalistiques qu’elle soumettra à la Cour pénale internationale et à la Cour internationale de Justice [...] puis, à un moment donné, elle remettra ces données aux instances judiciaires compétentes ».
Kothari s’engage dans un antisémitisme manifeste. Il affirme que « le lobby juif » contrôle les réseaux sociaux. Le Jerusalem Post a rapporté cette citation : « ‘‘Nous sommes très découragés par les réseaux sociaux qui sont pour une grande part contrôlés par le lobby juif ou des ONG spécifiques’’, a déclaré ‘‘l’expert en droits de l’homme’’ Miloon Kothari. »
Voir (en anglais) : https://www.jpost.com/israel-news/article-713126
En octobre 2021, l’ambassadrice d’Israël auprès des Nations unies à Genève a adressé une lettre de protestation à la présidente du Conseil des droits de l’homme de l’époque. Elle y dénonçait les nominations de Navi Pillay, Christopher Sidoti et Miloon Kothari, les trois membres de la COI, nominations qui avaient violé les règles et les directives du bureau du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) sur les commissions d’enquête et les missions d’établissement des faits.
Selon ces règles et directives, la lettre indiquait que « les membres de ces commissions et de ces missions devraient, dans tous les cas, avoir une expérience avérée d’indépendance et d’impartialité. Or il ne peut tout simplement n’y avoir aucun doute sur ces membres : ils sont bien entachés de partialité, et il est inconcevable qu’ils soient considérés comme indépendants et impartiaux ».
La lettre israélienne ajoutait que « M. Kothari fait également l’objet d’une plainte officielle auprès du HCDH au motif qu’il a violé les règlements et les normes éthiques de l’ONU lors d’une ‘‘visite officielle non autorisée en Israël’’ en tant que Rapporteur spécial sur le logement, qu’il avait présentée comme une visite universitaire privée ».
L’exposé des fausses déclarations de Kothari aux agents des douanes et du but de ses visites dans des pays étrangers est également disponible ici :
www.un.org/unispal/document/auto-insert-l 88268
Madame l’Ambassadrice, cette COI est une pilule empoisonnée contre la paix et les objectifs européens. Elle incite à la violence, au terrorisme et à l’antisémitisme. Nous vous prions instamment de dénoncer publiquement les déclarations diffamatoires, les fausses accusations et les remarques anti-juives de Kothari contre un allié, Israël, et contre le peuple juif.
Le Centre Simon Wiesenthal prie instamment l’Union européenne d’exprimer son plein soutien à l’élimination de cette commission d’enquête anti-israélienne.
Cette COI mal conçue du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et ses résolutions anti-israéliennes continues exigent une action ferme. Coupez le financement de la COI et du CDH, entités dirigées contre l’État juif, et faites plutôt face aux graves infractions de la Chine, de la Russie ou de l’Iran – les pires violateurs des droits de l’homme. Ce sont eux qui devraient rendre des comptes au Conseil. Si ce défi ne peut être relevé, ce sont les démocraties qui devraient quitter le CDH.
Madame l’Ambassadrice, nous serions heureux d’avoir l’opportunité de discuter de ces questions avec vous.
Veuillez croire en l’assurance de notre respectueuse considération.
Dr Shimon Samuels
Directeur des Relations internationales
Centre Simon Wiesenthal