Paris, le 13 mai 2022
Shimon Samuels et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
« Le terrorisme antisémite en France est né dans les années 1970 et 1980 avec des tueurs professionnels attirés vers Europe depuis le Moyen-Orient et couverts par des militants européens d’extrême gauche formés par l’OLP au Liban », expliquait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal.
Au nombre de ces actes figurent des détournements d’avions, des attentats à la bombe contre des synagogues ou des assassinats ciblés. Et finalement, la transplantation de la première Intifada en Europe ne s’est pas limitée aux victimes juives : braquages de banques, attaques contre des sites gouvernementaux, diplomatiques et militaires et contre leur personnel ont aussi été perpétrés... par, entre autres, Carlos le Chacal. Ce n’est qu’alors que les autorités – le président François Mitterrand et le Premier ministre Jacques Chirac – ont réprimé le terrorisme en général.
À partir de l’an 2000, la deuxième Intifada a vu apparaître une nouvelle génération de terroristes dans toute l’Europe. Les attaques contre les Juifs et les institutions juives se sont multipliées. En France, leurs auteurs étaient principalement des islamistes nés en France, issus de familles immigrées. Citons le massacre de l’école de Toulouse, la torture à mort d’Ilan Halimi, les assassinats ciblés de Sarah Halimi et de Mireille Knoll, survivante de la Shoah, perpétrés à leur domicile… sans oublier la prise d’otages du magasin Hyper Cacher et, simultanément, le massacre de Charlie Hebdo, pour se venger de la publication des caricatures de Mahomet.
Le gouvernement du président François Hollande a réagi en imposant un état de siège. Des militaires ont été placés devant les synagogues, les écoles et autres institutions juives.
Lors d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, M. Samuels l’avait imploré : « Monsieur le Ministre, vous avez annoncé publiquement que des militaires, des policiers et des agents en civil seraient déployés après les terribles attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher... Je vous en supplie, le jour où vous les retirerez, annoncez au moins que des policiers en civil demeurent en place, même s’il n’y en a même pas un. Cela aura un effet dissuasif ! » Les militaires ont effectivement été retirés, mais la promesse d’agents en civil n’a pas été tenue.
Aujourd’hui, l’État islamique (EI) menace les Juifs de France d’une nouvelle vague de violence. À l’occasion d’un dîner à Paris, M. Samuels a remercié le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir fermé les mosquées djihadistes à travers la France et d’avoir instauré de nouvelles règles pour que les institutions islamiques puissent mieux se conformer à la législation française. Il a également soulevé la question d’une protection renouvelée des institutions juives... « Maintenant, l’EI est à notre porte ! La troisième Intifada va-t-elle commencer en France ? » concluait Shimon Samuels.