Paris, le 11 avril 2022
Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, commente les résultats définitifs du premier tour des élections présidentielles françaises. Sur les douze candidats en lice, l’actuel président centriste, Emmanuel Macron, a obtenu 27,6 % des suffrages. Il est suivi par l’extrême droite de Marine Le Pen, à 23,4 %.
Le parti de Macron, En Marche, rassemble les modérés de gauche et de droite. En tant que président du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron dirige la réponse de l’Europe à la guerre en Ukraine. Le Rassemblement national de Marine Le Pen – elle a changé le nom du parti antisémite de son père, le Front national – a du mal à paraître plus modéré. Néanmoins, compromise par le financement que son parti aurait obtenu de la Russie, Marine Le Pen évite les questions de politique étrangère. Si elle était élue, elle serait la première femme présidente de la France.
Les deux finalistes en lice pour le second tour sont suivis dans les résultats par l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 22 % des voix. Ses électeurs ont pour consigne de soutenir Macron. Au nombre de ses partisans traditionnels figurent des militants antisionistes.
Viennent ensuite les 7 % de l’éditorialiste juif d’extrême droite Éric Zemmour – qui a publiquement exprimé son admiration pour le maréchal Pétain et minimisé la Shoah en France ; puis Valérie Pécresse, de centre-droit, et l’écologiste Yannick Jadot, avec quelque 5 % des voix chacun. Les autres candidats n’atteignent pas 3 %. Les socialistes, autrefois puissants, ont presque disparu, avec 1,7 % des suffrages.
Ces résultats révèlent un camp modéré à majorité relative coincé entre les extrêmes de gauche et de droite.
Le second tour, le 24 avril prochain, verra une confrontation entre Macron et Le Pen.
Le Centre Wiesenthal insiste sur le fait que, « quel que soit le vainqueur, il ou elle devra s’attaquer sérieusement à tous les dangers qui contribuent actuellement à la polarisation au sein de la société française, qui alimente la haine, la violence et l’antisémitisme... ».
Bien que les questions du « coût de la vie », des « conséquences du Covid » ou de « la guerre en Ukraine » occupent le premier plan du débat politique à venir, demeurent les questions sous-jacentes d’identité souveraine et de discrimination, exacerbées par la montée des théories du complot et de la distorsion des faits.
« Puissent la modération et les leçons de l’Histoire guider le choix de l’électorat français en ces temps difficiles », concluait Shimon Samuels.