Paris, le 10 février 2022
Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, a commenté la condamnation prononcée cette semaine par un tribunal français de l’abbé Olivier Rioult, auteur de De la question juive - Synthèse (publié chez sa propre maison d’édition, Saint Agobard, nommée en l’honneur d’Agobard, archevêque du VIIIe siècle, qui était violemment antisémite).
Avec son ami néo-nazi, Hervé Lalin, dit Ryssen, il a été jugé pour avoir diffusé sur YouTube, en 2019, une vidéo qualifiant les Juifs de « serpents... un problème dont la solution passe par le combat continuel et l’extermination ».
Le jugement considère ces propos comme « une incitation à la violence ».
Hervé Lalin, négationniste et antisémite notoire, a été condamné quinze fois pour « diffamation contre un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une race déterminée, et incitation à la haine raciale ». Ceci lui a valu six mois d’assignation à résidence avec port d’un bracelet électronique. Incarcéré en septembre 2020, il a été libéré de prison en avril dernier.
Olivier Rioult a été ordonné en 2001 par Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, alors frappé d’excommunication. En 2014, il est exclu de la fraternité à la suite des négociations de réconciliation des Lefebvristes avec le Vatican : ses positions sont jugées à l’époque comme « trop radicales ». La semaine dernière, il a été condamné à une amende de 1 000 euros avec sursis pour « incitation à la violence envers les Juifs ».
« Ces sentences, bien qu’importantes mais inadéquates, requièrent aussi une réponse de l’Église. De même que le Vatican avait excommunié les disciples de Lefebvre, l’Église catholique de France doit exprimer une condamnation claire d’Olivier Rioult, et confirmer qu’il porte abusivement les titres d’abbé et de prêtre », préconisait vivement Shimon Samuels.