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« Cette campagne contre Israël rappelle la définition que Winston Churchill a donnée de la Belgique : ‘‘un pays fabriqué’’. »

« Peut-être que le quartier des diamantaires d’Anvers, que d’aucuns ont surnommé ‘‘la petite Gaza’’, devrait étiqueter ses produits ‘‘made in Israel’’ et que le quartier musulman de Bruxelles devrait être rebaptisé ‘‘République islamique indépendante de Molenbeek‘‘ ? »

Paris, le 27 novembre 2021

« La Belgique serait ‘‘un pays fabriqué’’ parce qu’il est peuplé à la fois de Flamands de langue néerlandaise et de Wallons de langue française. Elle a une longue histoire de judéophobie, même lors de la colonisation africaine », relevait le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels.

Les quarante ans de colonialisme belge (1922-1962) au Rwanda-Burundi et au Congo y ont principalement attiré des marchands belges occupés à s’enrichir plus ou moins honnêtement. Ils ont été suivis par des « eugénistes » plus brutaux, partis mesurer la circonférence des crânes tutsis à l’aide de compas. Obsédés par leur classification raciale/ethnique, ils ont affirmé que les Tutsis étaient supérieurs aux Hutus et ils les ont curieusement appelés « les Juifs d’Afrique ». C’étaient les précurseurs de Mengele avec ses expériences tordues pendant l’Holocauste. La Belgique a ainsi laissé un héritage qui a resurgi lors du génocide rwandais de 1994.

En avril 1941, plus de deux cents activistes flamands pro-nazis ont perpétré le « pogrom d’Anvers », mettant le feu à deux synagogues et saccageant des magasins juifs. En 1942-1944, plus de vingt-cinq mille Juifs ont été déportés, principalement à Auschwitz, via le camp de transit SS de Malines. Moins de mille d’entre eux ont survécu.

La tour de l’Yser à Dixmude, mémorial honorant les soldats flamands tombés pendant la Première Guerre mondiale, est devenue un lieu de pèlerinage du mouvement nationaliste flamand. Depuis vingt-cinq ans, c’est chaque été un point de ralliement pour les néo-nazis de toute l’Europe.

En 2009, l’Unesco a inscrit la ville flamande d’Alost sur la liste du Patrimoine culturel mondial. En 2013, un des chars de son carnaval transportait des acteurs en uniforme SS. Ils fouettaient des victimes en tenue de camp de concentration et portaient des bidons portant la mention « gaz Zyklon B ».

Pour l’édition 2019 de ce même carnaval, un char représentait des caricatures de Juifs empoignant des pièces d’or au milieu de rats. Les autorités belges ont affirmé que ces outrages étaient acceptables « au nom de la liberté d’expression ».

À Bruxelles, « la capitale de l’Europe », la communauté juive a été frappée par le terrorisme antisémite émanant d’un islamisme djihadiste démographique radical et croissant.

À Anvers vit une communauté juive majoritairement orthodoxe, dont de nombreux membres travaillent dans l’industrie du diamant. Lors d’une réunion de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne à laquelle Shimon Samuels assistait, un représentant anversois a appelé la zone autour du quartier juif « la petite Gaza ».

La politique actuelle du gouvernement belge contre l’État juif, où la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) a fait son entrée, fait tristement penser à la devise « Kaufen nicht bei Juden » (« N’achetez pas chez les Juifs ») des années 1930. C’est la dernière pierre à l’édifice de l’antisémitisme, bien que l’actuel Premier ministre fédéral soit une femme de confession juive.

« Peut-être que le quartier des diamantaires d’Anvers, que d’aucuns ont surnommé ‘‘la petite Gaza’’, devrait étiqueter ses produits ‘‘made in Israel’’ et que le quartier musulman de Bruxelles devrait être rebaptisé ‘‘République islamique indépendante de Molenbeek‘‘ ? » suggérait Shimon Samuels.

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« Ma cause était la justice, non la vengeance. Mon travail est pour un lendemain meilleur et un avenir plus sûr pour nos enfants et nos petits-enfants. » (Simon Wiesenthal, 1908-2005)