Paris, le 7 novembre 2021
Dans une lettre adressée à Fiona Charrington, directrice générale de Martin Randall Travel (MRT), Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, s’inquiétait du fait que, entre autres sujets proposés par MRT, figure « La Bible hébraïque et le Proche-Orient ancien – six conférences en ligne par le professeur Lloyd Llewellyn-Jones ». Enseignant à l’université de Cardiff au Pays de Galles, ce dernier est considéré comme une autorité éminente sur la Perse, après des années de recherche en Iran.
Ses prochains discours sont décrits sur le site de MRT comme suit : « Dans cette série de webinaires, la Bible hébraïque (‘‘l’Ancien Testament’’) est appréhendée dans le contexte de la culture du Proche-Orient ancien. Les conférences comparent la religion de la Bible hébraïque avec les cultures du Proche-Orient ancien, en particulier l’Égypte et la Mésopotamie. […] Deux modèles de développement y sont discutés : un modèle évolutif de développement dans lequel la Bible hébraïque est en continuité avec la culture du Proche-Orient ancien, et un modèle révolutionnaire de développement dans lequel la religion israélite est en rupture radicale avec la culture du Proche-Orient ancien. L’enjeu de ce débat est de savoir si la religion de la Bible hébraïque est vraiment la religion de l’ancien Israël. »
M. Samuels relevait que « ce langage rappelle la discussion de l’historien britannique Arnold Toynbee sur la culture juive : ‘‘Reste le cas où les victimes de discrimination religieuse représentent une société éteinte qui ne survit que sous forme de fossile. […] De loin la plus notable, ce sont les restes fossiles de la société syriaque, les Juifs.’’ ».
Dans le même esprit, le livre d’Arthur Koestler La treizième tribu soutient que « les Juifs ne sont pas les descendants des Israélites historiques de l’Antiquité, mais des Khazars convertis, un peuple turc ».
« Notre Centre est vivement préoccupé par le fait que la présentation par MRT des thèses du professeur Llewellyn-Jones puisse être interprétée comme un nouveau déni des racines hébraïques juives. Nous avons assisté avec stupéfaction à sa conférence en ligne (dans le cadre du Megillah Project) sur la reine Esther, qu’il décrit comme une concubine du harem perse. Nous attendons avec impatience ses prochains chapitres sur Mordechai et Esther, représentés comme sauvant le peuple juif du projet génocidaire du vizir perse Haman », ironisait M. Samuels.
Il poursuivait en ces termes : « Madame la Directrice générale, nous avons créé une exposition intitulée « Le Peuple, le Livre, la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte », rédigée par le regretté historien Robert Wistrich et coparrainée avec l’Unesco. Elle a été présentée aux Nations unies, au Vatican, au Parlement britannique et au Conseil de l’Europe, entre autres... »
« Nous serions ravis de la présenter dans l’un de vos webinaires », suggérait le Centre.
« Nous avons hâte d’entendre d’autres réflexions du professeur Llewellyn-Jones en matière de Bible hébraïque », concluait Shimon Samuels.