Dernières nouvelles - le 9 août
Antisémitisme et manifestations antivax
L’ambiance de pogrom perdure. Cette pancarte brandie samedi dernier à Metz par une manifestante anti-pass sanitaire porte les noms de personnalités pour la plupart de confession juive.
Gérald Darmanin prend les mesures qui s’imposent.
(photo RL/DL)
Paris, le 4 août 2021
Dans une lettre adressée au ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait son dégoût face à une campagne rendant les Juifs responsables de la pandémie et de la politique vaccinale. Campagne qui rappelle les accusations médiévales d’empoisonnement des puits, l’arrestation des Juifs en 1940 par la France de Vichy et les persécutions dans le contexte du prétendu « complot des blouses blanches » en Union soviétique sous Staline, de 1951 à 1953.
Le quotidien Libération a révélé la signification du nouveau slogan de l’extrême droite, « Qui », arboré par des manifestants contre le passe sanitaire le 17 juillet dernier. Acculé par son interviewer, un de ses partisans a révélé qu’il s’agissait de « la communauté que vous connaissez bien ». En d’autres termes, les Juifs : « Les ‘‘Qui’’ contrôlent les médias... Le terme Covid est hébreu... Il est dans le Talmud, etc. »
La lettre attirait l’attention du ministre sur le fait qu’en France, la haine anti-juive détournait la cause antivax.
Le Centre demandait au ministre Darmanin de bloquer la diffusion de la chaîne « Qui » sur YouTube. « Malgré les appels du président Macron, les opposants à la vaccination, bien que mal avisés, sont dans leur droit. Cependant, lorsque cet argument devient un vecteur d’antisémitisme et qu’il met les médecins juifs en danger, il s’agit d’un crime haineux en vertu du droit français, qui doit être invoqué », plaidait M. Samuels.
« Monsieur le Ministre, il faut protéger les médecins français juifs et ceux que les semeurs de haine pensent être juifs. En outre, ces antisémites peuvent un jour être sauvés par un médecin qui se trouve être juif », ironisait le Centre.
« Nous attendons votre réponse à ce scandale », concluait Shimon Samuels.
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« Ma cause était la justice, non la vengeance. Mon travail est pour un lendemain meilleur et un avenir plus sûr pour nos enfants et nos petits-enfants. » (Simon Wiesenthal, 1908-2005)