Paris, le 23 mai 2021
Dans une lettre adressée à Erol Ok, président par intérim de l’Institut français, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, s’est dit indigné par le langage de Cairopolitan, exposition d’affiches organisée en partenariat avec l’Institut français d’Égypte (IFE).
Voir la page Instagram et le site de Cairopolitan (en anglais) :
https://www.instagram.com/p/CO3vEtcHOlT/
https://www.cairopolitan.com/
Le texte en arabe se lit comme suit :
« Enseignez à vos enfants que la Palestine est occupée »
« Et la mosquée d’Al-Aqsa est une prisonnière »
« Et l’entité sioniste est un ennemi »
« Et la résistance est un honneur »
« Et il n’y a pas de pays appelé Israël »
« Monsieur le Président par intérim, c’est un exemple d’abus de l’art au service de la haine », s’insurgeait M. Samuels. L’exposition Cairopolitan ouvrira ses portes à l’Institut français d’Égypte du 31 mai au 17 juin (elle était initialement prévue du 17 au 30 mai).
Le Centre rappelait « une correspondance de décembre 2018 avec le président de l’Institut français de l’époque, Pierre Buhler, concernant déjà son antenne égyptienne, qui avait décerné un prestigieux prix au créateur de la série télévisée antisémite ‘’Horseman Without a Horse’’ (‘‘Cavalier sans cheval’’). La série était basée sur le faux tsariste russe des Protocoles des Sages de Sion – un véritable appel au meurtre ».
La lettre priait instamment le président par intérim, « pour préserver la réputation de l’Institut français, d’annuler ce contrat avec Cairopolitan et de lui refuser le droit d’utiliser les locaux de l’IFE, au motif d’incitation à la haine et à la violence. Nous vous invitons à suivre l’exemple de l’Assemblée nationale et d’autres institutions françaises en adoptant la Définition de l’antisémitisme de l’IHRA (Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste). Celle-ci ouvrirait les yeux de ceux qui estiment que le langage de Cairopolitan est une forme acceptable d’’‘antisionisme’’. La définition explique clairement son caractère antisémite ».
« Les attentats de la synagogue Copernic en 1980 et du restaurant Goldenberg en 1982, l’enlèvement et la torture à mort d’Ilan Halimi en 2006, le massacre d’enfants à Toulouse en 2012, l’attaque terroriste de l’Hyper Cacher en 2015, les meurtres monstrueux de Sarah Halimi en 2017 et de Mireille Knoll en 2018… sont des tragédies où des Juifs français ont été tués par des antisionistes islamistes, attisés par un langage du même acabit que celui de Cairopolitan, langage auquel l’Institut Français semble adhérer », concluait Shimon Samuels.
« Il n’y a pas de liberté sans justice. » (Simon Wiesenthal, 1908-2005)