« On admet banalement que, bien que les meurtres antisémites des deux Fofana aient été reconnus comme prémédités, Fofana n° 1 est allé en prison du simple fait que lui et ses complices ‘‘n’ont jamais inhalé de drogue’’ ! »
Paris, le 19 avril 2021
Le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, rappelait au sinistre souvenir de « Youssouf Fofana, autoproclamé antisémite, chef du dénommé ‘‘gang des barbares’’ et condamné en 2009 à la perpétuité pour avoir enlevé, séquestré, torturé et assassiné Ilan Halimi trois ans auparavant... »
En 2012, Fofana a envoyé depuis sa cellule de prison quinze vidéos mises en ligne sur YouTube. Il est filmé portant un keffieh, vociférant contre les Juifs, tout en citant le Coran et en prêtant allégeance à Al-Qaïda...
Ilan Halimi avait 23 ans. Il travaillait à Paris comme vendeur dans un magasin de téléphonie mobile. Il a été enlevé – considéré à tort comme « un Juif riche » – contre rançon. Torturé pendant vingt-quatre jours, il a été laissé nu, brûlé par des cigarettes et agonisant le long de voies ferrées.
Sarah Halimi n’avait pas de lien de parenté avec Ilan, mais son meurtrier Kobili Traoré l’a peut-être cru : il aurait choisi sur Facebook le surnom de Fofana.
M. Samuels affirmait que « la différence entre les deux Fofana consiste dans le traitement donné par leurs tribunaux respectifs ».
Fofana 1 a reçu la peine maximale pour son crime, la réclusion à perpétuité, en tant que chef du gang. Ses seize acolytes ont été condamnés à diverses peines de prison.
Fofana 2 a été traité avec ménagement.
Détenu dans un établissement hospitalier, il aurait été fêté en héros par des admirateurs qui lui auraient rendu visite. Photographiés sur ses comptes Facebook et Twitter, ils auraient brandi des armes à feu. Les photos auraient été légendées : « Demain rdv a Bastille pour la manif il faut les niker leur mère ces feuj de merde la. »
Le Centre Wiesenthal au rassemblement « Justice pour Sarah » en janvier 2020.
Le Centre avançait qu’« à l’heure actuelle en France, de nombreux juges ont été formés par leurs aînés. Or ces derniers, imprégnés de Mai 1968, leur ont enseigné que ceux qu’on identifie aujourd’hui comme des ‘‘islamistes’’ sont en fait des victimes du racisme... Par conséquent, ces nouveaux juges se demandent comment ces victimes du racisme peuvent à leur tour être devenus les auteurs d’actes haineux ».
« On admet banalement que, bien que les meurtres antisémites des deux Fofana aient été reconnus comme prémédités, Fofana n° 1 est allé en prison du simple fait que lui et ses complices ‘‘n’ont jamais inhalé de drogue’’ ! », concluait Shimon Samuels.
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« Il n’y a pas de liberté sans justice. » Simon Wiesenthal, 1908-2005