« Au lendemain de la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis et Israël – et l’apparente mise au placard des discussions sur l’annexion – cette conférence a pratiquement créé une annexion virtuelle. »
« Parmi les participants israéliens aux réunions du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP), nombreux sont ceux que l’on peut considérer comme ‘‘des lemmings inconsciemment suicidaires ou des exemples de haine de soi bons pour la recherche en psychiatrie’’. »
Paris, le 27 août 2020
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP) a été créé en 1975 avec un ordre du jour qui comprenait « autodétermination, souveraineté, retour aux foyers des personnes déplacées, etc. » Ceci a été entériné par l’Assemblée générale des Nations unies par l’entremise de sa Division des droits des Palestiniens (Unispal), un organisme unique en son genre, financé par l’ONU et uniquement dédié à la cause palestinienne.
Officiellement accrédité auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc), le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels, a pu assister à la plupart des réunions annuelles du CEIRPP.
Ce comité organise, le 29 novembre de chaque année, la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien - la commémoration de la Nakba. Il organise également la mise de l’'article sur « la Palestine » à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies et le débat trimestriel du Conseil de sécurité sur « la question palestinienne ».
« Ce groupe voué à la propagande, les manigances et la manipulation du marché des votes, est un lieu de ralliement des États membres hostiles à Israël et des organisations activistes pro-palestiniennes, au nombre desquelles des ONG radicales, pour la plupart financées par des bienfaiteurs et des pays sympathisants », expliquait le Centre.
Ce matin, la conférence qui s’est déroulée au siège de l’ONU s’intitulait « L’annexion en pratique – La jeunesse palestinienne à Jérusalem ». Elle a été convoquée par le CEIRPP et l’Organisation de la coopération islamique.
M. Samuels soutient qu’« au lendemain de la normalisation des relations entre les Émirats arabes unis et Israël – et l’apparente mise au placard des discussions sur l’annexion –, cette conférence a pratiquement créé une annexion virtuelle… Son objectif annoncé était ‘‘de faire prendre conscience aux États membres, à la société civile et aux médias des pratiques israéliennes d’annexion – et de mettre l’accent sur la jeunesse palestinienne, notamment de sexe féminin, à Jérusalem’’ ».
Cheikh Niang, ambassadeur du Sénégal et président du CEIRPP, a ouvert les débats. Il a félicité la Cour pénale internationale pour sa proposition d’enquêter sur « les violations des droits de l’homme » d’Israël.
Après un message de Fadi al-Hidmi, ministre palestinien des Affaires de Jérusalem, sont intervenus :
- Reem Natsheh, avocate spécialisée dans « les violations des droits de l’homme par Israël envers les femmes et les filles palestiniennes ». Elle a fait cette intéressante déclaration : « Ce n’est pas une question de solution à un ou deux États, mais de droits palestiniens, pour en finir avec l’occupation et pour l’autodétermination… » « Ce qui rappelle le slogan ‘‘De la rivière à la mer, la Palestine sera libre’’ », soulignait M. Samuels.
- Rochelle Watson, de Friends of Sabeel - North America (FOSNA), mouvement créé par Palestinian Christians in the Holy Land, a fièrement parlé de BDS au sein de l’Église et du « document Kairos », dont il ressort clairement qu’« il n’y a rien de chrétien à soutenir le racisme israélien… » Elle a appelé tous les chrétiens à « exiger des États-Unis qu’ils retirent leur aide à Israël ».
- Micha Kurz, fondateur de l’ONG israélienne Breaking the Silence, prétendant s’exprimer au nom des soldats israéliens en poste dans les Territoires, a dénoncé les soit-disant « violations de l’armée israélienne… » Il a également fondé Grassroots Jerusalem, une plateforme de mobilisation pour les communautés palestiniennes.
Il a affirmé que « le ministère israélien de l’Éducation enseigne la haine des Palestiniens et la nécessité de ‘‘purifier notre terre de leur présence’’… Israël agit impunément et doit être tenu responsable pour ses crimes ». Il a tenté de faire l’amalgame entre les Black Lives Matter et la cause palestinienne en prétendant que « les services de l’ordre américains – ainsi que la police brésilienne, hongroise et soudanaise – ont été formés au contrôle de foule et à des méthodes brutales d’arrestation par la police et l’armée israélienne ».
Kurz a ensuite lancé un appel au soutien de BDS.
« Parmi les participants israéliens aux réunions du CEIRPP, nombreux sont ceux que l’on peut considérer comme ‘‘des lemmings inconsciemment suicidaires ou des exemples de haine de soi bons pour la recherche en psychiatrie’’ », concluait M. Samuels.
Entre autres intervenants, citons l’ambassadeur palestinien et des représentants diplomatiques auprès de l’ONU de l’Égypte, de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud.