« Excluez Téhéran et Ramallah de l’Unesco et gelez l’inscription en cours de leurs sites patrimoniaux. »
Paris, le 17 mai 2020
En sa qualité de seule organisation juive accréditée auprès du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, le Centre Simon Wiesenthal, par la voix de son observateur permanent, Shimon Samuels, alertait sa directrice générale, le 20 février dernier, sur la menace signifiée par le régime iranien de détruire la tombe d’Esther et Mardochée à Hamadan, un sanctuaire historique vénéré et par les juifs et par les chrétiens.
Des rumeurs courent en effet à propos d’un projet de construire sur ses ruines un consulat palestinien.
Le Centre a immédiatement demandé à l’Unesco « de convoquer les représentants iranien et palestinien, conformément à son mandat de protéger les sites de valeur universelle, pour mettre fin à ce scandale ».
Le 26 février dernier, le sous-directeur général de l’Unesco pour la culture, Ernesto Ottone, nous répondait : « Le préambule de la convention de 1972 stipule que ‘‘la dégradation ou la disparition d’un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde…’’ C’est dans cet esprit que nous examinerons cette question avec l’État partie de la République islamique d’Iran afin d’obtenir les dernières informations sur les préoccupations que vous avez soulevées. »
M. Samuels en appelle maintenant à la directrice générale, Audrey Azoulay, « pour qu’elle exclue l’Iran de l’Unesco compte tenu du mépris qu’il affiche envers l’Organisation et la communauté internationale et de la violation de la Convention du patrimoine mondial ».
« Ériger un consulat palestinien sur ces ruines met de l’huile sur ce feu pernicieux. Cet acte doit entraîner le gel de l’inscription en cours des sites de ces deux parties. »
« Cette attaque barbare ne surprend personne », déclaraient les rabbins Marvin Hier et Abraham Cooper, respectivement doyen et fondateur et vice-doyen et directeur du département international de l’action sociale du Centre Wiesenthal, ONG juive majeure qui œuvre pour les droits de l’homme.
« De tout temps, les musulmans ont protégé les lieux saints juifs, de la Perse au Maroc, dont la tombe d’Esther et Mardochée fait partie. Mais tout ceci a changé avec l’arrivée au pouvoir des ayatollahs et les mouvements terroristes qu’ils ont engendrés. Ces dernières années, ce lieu saint a été le théâtre de manifestations antisémites lors des pèlerinages annuels des juifs venus paisiblement y prier et ceci, depuis des siècles. »
« La destruction de ce lieu saint juif rappelle tristement les nazis qui, non contents de tuer les vivants, ont aussi profané les morts. Cette dernière attaque s’est perpétrée dans un contexte de haine génocidaire contre le peuple juif manifestée par la mollahcratie, de pair avec sa politique de négationnisme d’État et de dénigrement. Dans un tel environnement, cette violente attaque contre les juifs, le judaïsme et le patrimoine juif ne surprendra personne », concluaient MM. Hier et Cooper.