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Paris, le 17 avril 2020

Dans une lettre adressée au président-directeur général de ECTVPlay, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, condamnait la diffusion cette semaine, sur YouTube, d’une vidéo de 11 minutes en espagnol intitulée « Ils ne te disent que ce qu’ils veulent que tu croies » (Solo te digan lo que quieran que tu creas). David Icke, un influent théoricien britannique du complot, s’y exprime
(voir https://www.youtube.com/watch?v=Asdf12kAvwE).

Cette vidéo s’inspire de la version originale en anglais (diffusée le 25 mars), distribuée par « Success Archive » depuis la Roumanie, toujours sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=GPAG9oT34Wo.

Notre lettre attirait l’attention sur « le très respecté magazine Tablet, qui décrit Icke comme un individu ‘‘perturbé et antisémite’’ en faisant référence à son livre, And the Truth Shall Set You Free (‘‘Et la vérité vous affranchira’’). Icke y affirme qu’un complot juif secret contrôle le monde – il trouve son inspiration dans le tristement célèbre faux tsariste Les Protocoles des Sages de Sion. L’éditeur de David Icke aurait annulé son contrat et ce livre aurait finalement été autoédité ».

« Le livre raconte aussi comment, en 1995, le magazine japonais Marco Polo fut interdit de publication par sa maison mère du fait d’une campagne de ‘‘la hiérarchie juive internationale’’ qui aurait coupé court à ses revenus publicitaires après la parution d’un article ‘‘remettant en question certaines histoires officielles sur les camps de concentration nazis’’ », affirmait M. Samuels, puis d’ajouter : « Icke s’est trompé. Mon collègue, le rabbin Abraham Cooper, vice-doyen de notre Centre, avait été invité à Tokyo par cette maison d’édition pour régler ce problème. »

Le livre soutient aussi, toujours sur le même sujet de la Shoah, qu’« … ont été distribuées dans les écoles à titre gratuit des copies du film de Spielberg La Liste de Schindler pour endoctriner les enfants avec une version incontestée des faits ».

M. Samuels rappelait comment, « en 2016, à la suite de notre protestation, l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui compte 57 États membres, avait fermé une librairie à Pristina, au Kosovo, lors d’une conférence contre la radicalisation et le terrorisme. La librairie en question vendait plusieurs versions en albanais du Mein Kampf de Hitler, ainsi que l’ouvrage de David Icke Human Race Get Off Your Knees: The Lion Sleeps No More (‘‘Race humaine, lève-toi : le lion ne dort plus’’). Icke y explique que ceux qui contrôlent le monde appartiennent à une race reptilienne venue d’un espace lointain ».

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Le Centre indiquait qu’« il semblerait que l’Ofcom, l’organisme britannique de régulation des médias, vient de lancer une enquête sur Icke pour les interviews qu’il a données cette semaine aux stations de radio London Real et London Live. Il y aurait parlé des ‘‘sionistes Rothschild’’ et insinué que la pandémie a été utilisée par Israël pour tester sa technologie. Il s’en serait aussi pris à la nouvelle technologie 5G, qui ferait partie du ‘‘complot’’ ».

La lettre soulignait que « la présentation sur ECTV a assuré à Icke une plateforme en espagnol où il peut exprimer ses insinuations à l’aide de visuels. La vidéo montre par exemple la pyramide du pouvoir et l’objet de ses obsessions, les Rothschild ».

M. Samuels s’inquiétait par-dessus tout des commentaires des internautes qui savourent le message de David Icke :

- « Nous savons tous à quel culte appartiennent ceux qui contrôlent tout » (Todos sabemos quiénes son ese culto que controla todo) – commentaire signé Adolfo nacionalista, agrémenté d’une croix gammée ;

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- « Les Protocoles de Sion ont réussi » (Los protocolos de Sion se cumplen) ;

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- « La reine Isabelle a eu raison de les expulser [d’Espagne] » (La Reina Isabella tuvo razon al expulsarlos [de Espana]).
[Ce commentaire aurait déjà été retiré de YouTube.]

« ECTV a donc été exploité abusivement au service de l’intolérance… Nous vous prions instamment de retirer cette vidéo et de faire en sorte que ce scandale ne se reproduise pas », concluait Shimon Samuels.