« Le djihadisme n’est pas une maladie, c’est un virus mortel ! »
Paris, le 5 avril 2020
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, le félicitait pour son « déplacement, immédiatement après les faits, sur la scène de l’attaque à l’arme blanche survenue à Romans-sur-Isère » et pour avoir affirmé que le suspect soudanais avait agi « en relation avec une entreprise terroriste ». Il ajoutait : « Nous espérons que votre déclaration évitera les interminables examens psychiatriques tels que ceux qui ont suivi les meurtres de Mireille Knoll et de Sarah Halimi. Cette dernière affaire s’est conclue par une décision stipulant ‘‘l’abolition du discernement du coupable car il était sous l’emprise de substances illicites’’. »
La lettre se poursuivait en ces termes : « C’est affreux de se réveiller un samedi matin, de quitter la sécurité de son confinement pour aller s’acheter à manger, d’arriver au magasin avec la peur au ventre à cause de l’épidémie… et de finir poignardé ! »
Le suspect, un demandeur d’asile soudanais âgé de 33 ans, est arrivé en France en 2017. Il a obtenu un titre de séjour de dix ans. Grâce au Secours catholique, il a suivi une formation en maroquinerie et a obtenu un travail dans une entreprise.
Malgré ce semblant d’intégration, une perquisition réalisée à son domicile a mis en évidence, selon la police, « des lettres manuscrites dans lesquelles il se plaignait de vivre ‘‘dans un pays de mécréants’’ ».
Ses attaques au couteau effrénées dans un bureau de tabac et une boucherie à proximité de son domicile ont fait deux morts – dont un père qui protégeait de son corps son fils « mécréant » de 12 ans – et cinq blessés, dont deux demeurent dans un état critique.
M. Samuels indiquait que « la police a qualifié ces attaques d’’‘assassinats en relation avec une entreprise terroriste’’ et d’‘‘association de malfaiteurs terroriste criminelle’’. Il ne s’agit donc pas d’une action isolée… Il se peut que l’assaillant – et peut-être ses complices – soient inconnus des services de police en France et ailleurs en Europe ».
Shimon Samuels et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Dans sa lettre, le Centre Wiesenthal interrogeait le ministre sur le débat actuel concernant la mise en liberté d’un grand nombre de détenus en raison de considérations financières nationales et même, d’après certaines de nos sources, en raison d’un risque de propagation du Covid-19 dans les prisons.
Le Centre signalait qu’« une telle mesure représenterait une menace pour la France et l’Europe dans son ensemble. Nous ne voudrions pas d’une autre pandémie d’’‘assassinats en relation avec une entreprise terroriste’’, ni de meurtriers potentiels qui s’en prendraient à des ‘‘mécréants’’ innocents ».
M. Samuels demandait instamment « que le(s) auteur(s) des faits de Romans-sur-Isère soi(en)t jugé(s) dans les plus brefs délais, sans bénéficier d’une éventuelle procrastination psychiatrique ». Il soulignait que « le djihadisme n’est pas une maladie, c’est un virus mortel » et qu’« il faut très sérieusement reconsidérer la mise en liberté de certains détenus ».