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« Seuls les touristes israéliens en France doivent être prévenus de dire à leurs enfants : ‘‘Parlez dans la langue que vous voulez mais pas en hébreu jusqu’à notre retour à la maison’’. »

Paris, le 11 décembre 2019

Dans une lettre ouverte au ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui faisait savoir que, « pas plus tard que la semaine dernière, j’assistais aux débats de l’Assemblée nationale. J’y ai applaudi votre discours qui approuvait le vote reconnaissant l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme… Il n’a fallu que quelques jours avant qu’une nouvelle menace ne surgisse ».

La lettre se poursuivait en ces termes : « Pour les Juifs de France, il est considéré comme dangereux de porter en public une kippa sur sa tête… Maintenant, même le fait de parler hébreu dans un endroit public est considéré comme une provocation. »

Dans le métro parisien, un étudiant israélien a osé parler hébreu dans une conversation téléphonique avec son père. Il a été battu jusqu’à perdre connaissance, par deux « Africains », d’après certains témoignages.

« Est-ce que cela pourrait créer un précédent pour des personnes qui parlent anglais, allemand, chinois ou arabe ? C’est peu probable », soutenait M. Samuels. « Je me rappelle une question que j’avais posée à Jacques Toubon, alors ministre de la Culture : je lui avais demandé un exemple de violation de sa loi sur la protection de la langue française. Il m’avait répondu en plaisantant : ‘‘Marcher sur les Champs-Elysées avec l’International Herald Tribune sous le bras’’ [journal aujourd’hui devenu l’International New York Times]. »

« Mais on ne plaisante apparemment pas avec l’hébreu. C’est un autre vecteur de l’antisémitisme… Seuls les touristes israéliens en France doivent être prévenus de dire à leurs enfants : ‘‘Parlez dans la langue que vous voulez mais pas en hébreu jusqu’à notre retour à la maison !’’ », concluait M. Samuels.