« Les bagagistes d’Aviapartner auraient allégué qu’ils étaient surchargés de travail… mais, alors que tous les passagers des autres vols dont le service est assuré par cette société ont reçu leurs bagages en temps voulu, ceux de Tel-Aviv ont dû patienter pendant deux longues heures… »
« Nous espérons que l’enquête interne menée pour lever le voile sur une forme de boycott antisémite sera rapide, transparente et concluante, et qu’elle donnera lieu à des mesures disciplinaires. »
Paris, le 12 novembre 2019
Dans une lettre adressée à Clive Sauvé-Hopkins, directeur général de la société de services aéroportuaires Aviapartner, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, s’est dit « choqué d’apprendre que, dimanche après-midi, les passagers du vol Transavia Tel-Aviv-Lyon ont dû attendre deux longues heures leurs bagages. Il semble qu’il s’agisse d’une forme délibérée de boycott de la part des bagagistes d’Aviapartner ».
La lettre se poursuivait en ces termes : « Quand ces passagers ont protesté en voyant que ceux de vols arrivés après eux avaient reçu leurs bagages en temps voulu, la police a dû intervenir et s’interposer en médiateur pour leur permettre de récupérer les leurs.
« Les bagagistes d’Aviapartner auraient allégué qu’ils étaient surchargés de travail et que les passagers de ce vol s’étaient montrés agressifs… Cependant, le panneau des arrivées (des vols gérés par Aviapartner) affichait que le vol Transavia de Tel-Aviv avait atterri une heure après celui d’Air Algérie parti de Sétif et arrivé à 16h15, 20 minutes avant le vol TAP de Lisbonne, 30 minutes avant un autre vol Air Algérie parti d’Alger, et suivi d’une série de vols arrivés à 17h55 en provenance de Casablanca, Paris et Francfort. »
La lettre indiquait qu’« apparemment, aucun des passagers des vols mentionnés ci-dessus n’a protesté contre un quelconque retard dans la livraison de ses bagages. Il semble que tous les passagers des autres vols desservis par Aviapartner ont reçu leurs valises en temps voulu, dans un délai normal d’une demi-heure après l’atterrissage. Seuls les passagers de Tel-Aviv ont dû attendre deux longues heures ».
Selon d’autres sources, le retard de livraison des bagages en provenance de Tel-Aviv est habituel à l’aéroport de Lyon et semble être une forme délibérée de discrimination de la part d’une poignée d’employés, discrimination motivée par des raisons politiques.
Incidemment, le même aéroport a été le théâtre d’un scandale : en mars 2018, un bagagiste a proféré sur Twitter des propos violemment antisémites et homophobes (voir https://www.20minutes.fr/societe/2237743-20180314-lyon-employe-aeroport-vire-provisoirement-apres-propos-homophobes-antisemites-reseaux-sociaux). L’employé aurait réintégré son poste après un renvoi de courte durée.
« Toute forme de boycott d’Israël ou de citoyens israéliens – selon la définition de l’antisémitisme donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste – est considérée comme un acte antisémite par la loi française. Vos services ont semble-t-il ouvert une enquête sur ce dernier épisode, constatait M. Samuels. Nous espérons qu’elle sera rapide, transparente et concluante, et qu’elle donnera lieu à des mesures disciplinaires établies par la direction d’Aviapartner au sein de toute votre société », concluait M. Samuels.
Copie de cette lettre a été adressée aux actionnaires institutionnels et individuels de l’aéroport de Lyon.