« Les représentants de la Belgique exerceraient une pression pour qu’Alost ne reçoive qu’un simple blâme… Nous réclamons sa désinscription de la prestigieuse liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. »
« En votre qualité de premier chef de gouvernement belge femme et de confession juive, nous sollicitons votre appui pour que ce carnaval soit déchu de son statut à l’Unesco et pour que des mesures punitives soient prises contre ces préjugés qui semblent récurrents. »
Paris, le 29 octobre 2019
Dans une lettre adressée à Sophie Wilmes, récemment nommée au poste de Premier ministre de Belgique, Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, la félicitait pour ses nouvelles fonctions et attirait son attention sur « l’indignation internationale suscitée par les chars antisémites qui défilent au carnaval d’Alost ». Il décrivait cette situation pernicieuse :
« - En 2013, des acteurs déguisés en SS avec leurs victimes affublées de tenues à rayures bleu et blanc telles celles portées par les déportés des camps de concentration arboraient des bidons étiquetés ‘‘Gaz Zyklon B’’ ;
« - En 2019, les chars exposaient des parodies de Juifs orthodoxes empoignant des pièces d’or et portant des rats, rappelant les films et publications de propagande nazis ;
« - La semaine dernière, les organisateurs du carnaval d’Alost ont montré qu’ils n’éprouvaient aucun remords en diffusant un aperçu de l’édition 2020, qui aura pour thème ‘‘L’Unesco et les Juifs’’, sous le slogan ‘‘L’Unesco, quelle farce’’ ;
« - Voici un éventail des rubans de carnaval distribués comme avant-goût des chars de l’année prochaine, avec son flot de stéréotypes juifs : kippas, chapeaux et vêtements hassidiques, nez crochus et même dents en or – réminiscence du Zahngold (les dents en or arrachées des bouches des cadavres juifs entre les chambres à gaz et les fours crématoires). »
La lettre expliquait que « cette campagne contre l’Unesco est due au fait que le carnaval d’Alost possède le statut de Patrimoine culturel immatériel, statut que le Centre Simon Wiesenthal estime immérité, floué par cette mascarade ».
« Nous réclamons la désinscription d’Alost de la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco à l’occasion de sa prochaine réunion, qui se tiendra en décembre à Bogotá (Colombie). »
Le Centre informait la Première ministre que, « alors que la plupart des États membres du bureau recommandaient sa désinscription, nous n’ignorons pas que les représentants de la Belgique exerceraient une pression pour que le carnaval ne reçoive qu’un simple blâme ».
« En votre qualité de premier chef de gouvernement belge femme et de confession juive, nous connaissons votre engagement pour lutter contre l’antisémitisme et votre sensibilité à ce qui touche à l’Holocauste. »
« Nous vous prions instamment de demander à votre ministre des Affaires étrangères d’encourager les États membres du Patrimoine culturel immatériel à retirer Alost de la liste de l’Unesco lors de la prochaine assemblée à Bogotá et de prendre les mesures punitives appropriées contre cette incitation qui semble récurrente dans votre pays », concluait M. Samuels.