Buenos Aires, le 23 septembre 2019
Lors de sa session du 22 août dernier, la municipalité de Buenos Aires (Argentine) a approuvé la résolution de son conseiller Gastón Blanchetière, qui a proclamé « l’importance pour la promotion et la défense des droits de l’homme » de la création de la Fondation Simon Wiesenthal sur l’antisémitisme et l’Holocauste, fondation hébergée à la Bibliothèque nationale d’Argentine. En moins d’un an, la Fondation a fait don à cette dernière de plus de mille ouvrages.
Les représentants de la Ville ont salué Elsa Barber, directrice de la Bibliothèque nationale, et Ariel Gelblung, représentant du Centre Wiesenthal pour l’Amérique latine, pour cette initiative.
De gauche à droite : Ariel Gelblung, Gastón Blanchetière, Elsa Barber.
Le conseiller Blanchetière a indiqué que « la Ville de Buenos Aires a honoré à deux reprises le Centre Simon Wiesenthal durant ces deux dernières années : au cours de cette cérémonie et en octobre 2017, pour son Programme en onze points contre le racisme dans le sport. En sus de leur travail, fondamental, nous nous réjouissons qu’ils aient choisi notre ville pour y abriter le siège de leur bureau latino-américain ».
Maître Alberto Zuppi, qui a collaboré avec Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre en Europe, pour extrader le criminel de guerre nazi Erich Priebke d’Argentine à Rome où il a été jugé, a ensuite présenté les trois volumes de son ouvrage, Les Autres procès de Nuremberg.
C’est le premier ouvrage publié en espagnol qui retrace une douzaine de procès, moins connus, qui ont fait suite à celui de Nuremberg.
L’ambassadeur du Royaume-Uni en Argentine, Mark Kent, a déclaré qu’« alors que la violence des discours haineux s’amplifie, il nous faut de nouveaux instruments juridiques pour la combattre. Ce livre prouve que ces instruments existent ».
Andrea Gualde, directrice régionale de l’Institut Auschwitz pour la paix et la réconciliation, a ajouté que « les génocides n’ont pas que des idéologues et des architectes. Il y a tant de ‘‘gens ordinaires’’ qui tendent si facilement à devenir des assassins… Ce travail nous aide à comprendre ce processus ».
De gauche à droite : A. Gelblung, A. Gualde, A. Zuppi, E. Barber, M. Kent.
Maître Zuppi a officiellement fait don de son ouvrage à la Fondation Simon Wiesenthal. Il viendra enrichir la collection de la Librairie nationale.
En guise de conclusion, Ariel Gelblung a énoncé que ce travail aide à comprendre que le régime nazi « avait créé un Etat où les fonctionnaires avaient pour mission de restreindre les droits individuels, où les juges devaient justifier de lois aberrantes, où les médecins se spécialisaient dans le meurtre au lieu de sauver des vies, où les hommes d’affaires faisaient travailler des esclaves pour leurs productions basées sur l’homicide, etc., générant une société dont le but était de glorifier la mort plutôt que de sanctifier la vie ».