« Après maintes manœuvres dilatoires, le Sénat est sur le point d’enfouir le problème, en raison de l’absence prolongée d’un gouvernement fédéral belge… Le temps presse pour les survivants ! »
Paris, le 8 septembre 2019
Dans une lettre adressée à la directrice de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), Sophie Dutordoir, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui rappelait sa lettre du 14 avril 2019. Lettre de soutien à la Royal Society for Jewish Welfare (RSJW, société d’aide sociale aux Juifs flamands basée à Anvers) pour la campagne qu’elle a lancée afin de faire reconnaître à la SNCB sa responsabilité dans la déportation de 25 431 Juifs. Détenus dans les camps d’internement de Malines et de Breendonk, ces malheureux furent directement expédiés dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
Pendant près de soixante-seize ans, les Chemins de fer belges ont gardé le silence sur leur complicité dans ce crime contre l’humanité.
M. Samuels s’est dit scandalisé en apprenant que « vous avez rejeté la responsabilité de ce crime sur le Sénat – un geste cynique qui enfouit le problème en raison de l’absence prolongée d’un gouvernement fédéral belge ».
Le Centre priait instamment la directrice « d’agir rapidement en donnant à la RSJW et au Centre Simon Wiesenthal accès à vos archives, afin de rétablir les faits concernant l’Occupation et les collaborateurs des nazis ».
La lettre faisait la suggestion suivante : « Il serait de bon aloi que la SNCB accorde une indemnisation juste pour soutenir les services sociaux de la RSJW en faveur des survivants de l’Holocauste. »
« Madame, le temps de ces survivants est compté. Plus les faux-fuyants et les atermoiements s’accumulent, plus les négationnistes et les antisémites se frottent les mains. Ce n’est certainement pas l’image que les Chemins de fer belges souhaitent véhiculer », concluait M. Samuels.