« L’ambassadeur de France à l’Unesco avait demandé au Centre de l’aider à recenser les cimetières de la Première Guerre mondiale – en particulier ceux élargis après la Seconde Guerre englobant des tombeaux de criminels nazis – susceptibles d’être classés au Patrimoine mondial. Le Centre avait recensé deux de ces sites… Or, nous venons d’apprendre que cette proposition a été définitivement écartée. » … « Aucune réconciliation n’est possible entre les fils de la Lumière et les fils des Ténèbres. »
Paris, le 2 septembre 2019
En juillet 2018, au cours de la 42e session du Comité du patrimoine mondial (CPM) qui se tenait à Bahreïn, Shimon Samuels, observateur permanent du Centre Wiesenthal auprès de l’Unesco, contestait la proposition conjointe de la France et de la Belgique d’inscrire 139 cimetières de la Première Guerre mondiale au Patrimoine mondial. Cette proposition avait pour objectif de prôner la réconciliation, avec l’Allemagne en particulier, à l’occasion du centenaire de l’armistice de 1918.
M. Samuels avait signalé au CPM qu’au nombre des cimetières avaient été ajoutés ceux de la Deuxième Guerre où reposent à la fois des Alliés et des soldats de l’Axe. Il estime que ces lieux ne devraient jamais commémorer une quelconque réconciliation.
L’ancien délégué permanent de la France auprès de l’Unesco, S.E. Laurent Stefanini – aujourd’hui ambassadeur de France à Monaco –, avait alors fait appel au Centre Wiesenthal pour qu’il l’aide à identifier et à exclure tout site funéraire nazi de cette liste de cimetières.
L’ambassadeur Stefanini avec Shimon Samuels.
En effet, M. Samuels avait découvert deux « champs de mines » dissimulés dans cette liste. Le premier, la tour de l’Yser, à Dixmude, en Belgique, est devenue un lieu de rassemblement de néo-nazis. Le second, le cimetière de La Cambe, dans le Calvados, abrite les tombes des responsables du massacre d’Oradour-sur-Glane. 642 habitants de ce village y avaient été brûlés vifs, les hommes dans des granges, les femmes et les enfants dans l’église, en représailles à l’encontre de la Résistance… « Aucune réconciliation n’est possible entre les fils de la Lumière et les fils des Ténèbres », soutenait M. Samuels.
En ce 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, le Centre Wiesenthal a appris que cette proposition franco-belge a été définitivement écartée.
M. Samuels a félicité ces deux pays, déclarant qu’« en tant que seule organisation juive accréditée auprès du CPM, nous considérons cette décision comme une victoire historique ».