« Dans le livre d’Amos, l’Eternel menace de sanction pour ‘‘les trois transgressions de Damas’’. Puis il ajoute : ‘‘Et à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt.’’ »
Genève, le 29 juin 2019
Rapport du directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, observateur en chef auprès de l’ONU à Genève et de l’Unesco
1) Les 27 et 28 juin, la Conférence internationale de l’ONU réunie à Genève a débattu la question de Jérusalem, à la demande du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, par la voie de la Division des droits des Palestiniens et de l’Organisation de la coopération islamique.
2) Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, critique régulièrement Israël au titre de son article 7 : « Violations israéliennes des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés », article qui se distingue de l’article 8 régissant les violations des droits de l’homme partout ailleurs dans le monde. Le 9 juillet aura lieu une session sur « Un demi-siècle d’occupation et de discrimination. Pour que les responsabilités soient établies et que justice soit faite ».
3) Le 30 juin, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco réuni à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est comme toujours focalisé sur Jérusalem et Hébron.
La première conférence était constituée d’une série de discours accablants proférés par des diplomates élégamment antisémites, des Juifs et des représentants d’ONG israéliennes, soit naïfs soit suicidaires tels des « lemmings », des Palestiniens experts en manipulation de fake news, l’ambassadeur d’Iran négationniste, un méthodiste américain obsédé par les sionistes chrétiens « diaboliques » et un universitaire juif américain qui est un anti-Trump compulsif, qui prophétisait qu’« Israël va annexer un périmètre de 15 kilomètres autour de Jérusalem avec le soutien des Américains et va remplacer le programme scolaire arabe sous l’égide de ces derniers ».
Le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères, Amir Ammar Hijazi, a regretté qu’en 1948, la proposition de donner aux églises de Jérusalem le statut de corpus separatum ait échoué. Il s’est félicité que les Palestiniens aient accueilli les réfugiés juifs d’avant la création de leur Etat, alors que les Palestiniens sont devenus eux-mêmes des réfugiés. Il a ajouté : « L’ONU a décidé la partition de la Palestine… Nous avons accepté de recevoir 22 % de nos terres… Nous sommes là pour y rester, tout comme les Cananéens palestiniens il y a des milliers d’années… Nous écarterons les Etats-Unis et le Guatemala qui ont reconnu Jérusalem pour capitale d’Israël. »
Bernard Sabella, responsable du Service pour les réfugiés palestiniens, a soutenu que « Jésus-Christ et moi avons grandi dans le même quartier de Jérusalem en tant que chrétiens » et il a déploré que « les musulmans ne puissent pas prier au tombeau de Rachel (la mosquée Bilal bin Rabah) ou au Buraq (le Kotel, Mur occidental), qu’un document britannique de 1919 a déclaré comme site musulman ».
Mustafa Abu Sway, membre du Waqf à l’université al-Qods, a déclaré qu’« aucun Commandement ne stipule que [les Juifs] doivent avoir un Etat souverain » et qu’« il n’y a pas de ‘‘quartier’’ musulman ou chrétien à Jérusalem, de même qu’il n’y a pas eu de civilisation judéo-chrétienne… Maïmonide fait partie de l’histoire musulmane ».
Une étudiante israélienne en rabbinat, au bord des larmes, a expliqué comment « le mouvement sioniste nous a apporté la souveraineté, l’Etat d’Israël est une puissance irresponsable… Nous devons nous opposer à l’horreur de la Journée de Jérusalem… Ma famille a profité de la Naqba… Nous avons une vision autistique de la réalité ».
Un universitaire israélien a affirmé que « le gouvernement israélien et les colons ont physiquement modifié la physionomie de Jérusalem en pratiquant des fouilles archéologiques… Je propose qu’Israéliens, Palestiniens et parties internationales en discutent à une table ronde. Ils prendraient des mesures conjointement ».
Son rêve s’est évaporé quand un haut responsable palestinien a rétorqué qu’il n’acceptera pas de s’asseoir à une table avec un couteau sous la gorge.
L’ambassadeur d’Iran a donné le coup de grâce : « Ce n’est pas parce que leurs ennemis sont des Juifs que nous soutenons les Palestiniens… En ce qui concerne le plan de Bahreïn d'investir 50 milliards de dollars ‘‘pour oublier l’humiliation’’, je paraphrase Hannah Arendt : ‘‘Les SS ont détruit leur victime avant qu’elle ne monte à l’échafaud.’’ »
Affiche de l’exposition présentée à l’extérieur de la salle sur le rôle de l’ONU
et l’occupation israélienne.
Le directeur du Fonds royal jordanien hachémite pour la restauration d’Al-Aqsa, Wasfi Kailani a formulé cette conclusion : « Les rois hachémites étaient bien conscients de leur rôle… contrer la colonisation et sauvegarder les lieux saints du projet sioniste de judaïser la Palestine. »
Le dénominateur commun et l’intention de la plupart des intervenants et de leurs hôtes onusiens étaient indéniablement la « déjudaïsation », qui se répétera au cours des trois conférences de cette semaine.
Dans le livre d’Amos, l’Eternel menace de sanction pour « les trois transgressions de Damas ». Puis il ajoute : « Et à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt. »