« L’Unesco ne peut servir de tribune à la falsification et à la haine. »
Paris, le 24 juin 2019
Dans une lettre adressée à la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait la vive inquiétude que lui inspirait « le document WHC/19/43.COM/7A/Add.3 émis par l’Unesco le 21 juin dernier, concernant ‘‘la Vieille Ville de Jérusalem et ses remparts’’ et ‘‘la Vieille Ville d’Hébron/Al-Khalil (Palestine)’’. Ce document sera débattu au prochain Comité du patrimoine mondial (CPM) ».
M. Samuels alléguait que, « en tant que seule ONG juive accréditée au CPM, nous avons le devoir de parler, non pas uniquement au nom de nos 400 000 membres du monde entier, mais au nom du peuple juif et du judaïsme proprement dit ».
La lettre soutenait que, « chaque année, depuis que la Palestine a fait son entrée à l’Unesco, en 2011, le patrimoine juif ne cesse d’être bafoué et usurpé au profit de la version narrative palestinienne… La ‘‘Palestine’’ y est désignée comme ‘‘État partie’’, alors qu’Israël est rabaissé au rang de ‘‘puissance occupante’’ ».
Le Centre déclarait : « Une voix juive ne parle pas au nom de l’État souverain d’Israël, même lorsque cet État partie a décidé de quitter l’Unesco. Cette voix juive, cependant, se sent profondément affectée lorsque l’Unesco attribue un patrimoine souverain à un État sans frontières définies. »
M. Samuels s’interrogeait : « Comment le pays hôte du CPM, l’Azerbaïdjan, réagirait-il si l’Unesco attribuait des sites du Haut-Karabakh à l’Arménie, la puissance qui occupe cette région ? Or, Hébron/Al-Khalil a été attribué par décret à la ‘‘Palestine’’, avec la caverne de Macpéla qui abrite le tombeau des Patriarches, et avec une synagogue désormais présentée seulement comme la mosquée al-Haram al-Ibrahimi… Le peuple juif ne reviendra pas à un statut discriminatoire tel celui imposé par le Mandat britannique entre 1922 et 1948, qui leur avait interdit de pénétrer dans le sanctuaire au-delà de la septième marche. »
Il poursuivait en ces termes : « Nous considérons l’usurpation d’identité du patrimoine juif telle qu’opérée par la voie de l’Unesco – une réalité à laquelle une grande partie des Juifs du monde adhère – comme une campagne antisémite qui vise à déjudaïser la Terre sainte et qui encourage les attaques contre les Juifs d’Europe et d’ailleurs. L’Unesco ne peut servir de tribune à la falsification et à la haine. »
La lettre soulignait que « nous nous joignons à nos amis chrétiens, qui furent les premières victimes de cette usurpation d’identité lorsqu’en 2012 les Palestiniens prirent le contrôle du berceau du christianisme, la basilique de la Nativité à Bethléem, après que l’église eut été violemment occupée par des terroristes palestiniens ».
« Madame la Directrice générale, vous êtes entrée à l’Unesco en initiant une campagne particulièrement appréciée qui vise à dépolitiser le CPM. Le moment est maintenant venu d’empêcher sa repolitisation, en commençant par Hébron et le tombeau des Patriarches – site on ne peut plus juif, chrétien et musulman de l’Histoire et du patrimoine mondial, mais non pas du patrimoine palestinien ! » concluait Shimon Samuels.