« Après cinq années de procrastination, cette décision va bien au-delà de ‘‘Justice différée est justice refusée’’. »
Paris, le 10 juin 2019
Dans une lettre adressée au ministre fédéral belge de la Sécurité et de l’Intérieur, Pieter de Crem, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, déclarait que ses adhérents étaient « atterrés d’apprendre que la Justice belge avait entériné l’antisémitisme par défaut ».
La lettre rappelait les faits : « En juillet 2014, un bistrot turc de Sint-Niklaas (Saint-Nicolas), dans les Flandres, avait placardé une affichette en français déclarant : ‘‘L’entrée est autorisée aux chiens mais aux sionistes en aucune façon !’’ Le message, également rédigé en turc, était plus clair : ‘‘Dans ce commerce, nous acceptons les chiens, mais les Juifs, jamais !’’ Ce message s’inspirait des avertissements affichés dans les parcs sous l’Allemagne nazie : ‘‘Entrée interdite aux Juifs et aux chiens.’’ »
M. Samuels soutenait qu’« une action en justice contre l’auteur de ces faits aurait stagné pendant près de cinq ans. Et maintenant, nous assistons au coup de grâce : la porte-parole du tribunal, Catherine Colligan, vient d’admettre que ‘‘l’affaire est classée sans suite’’ ».
Le Centre affirmait qu’« il s’agissait d’un crime haineux contre la communauté juive belge et contre la Belgique elle-même. Crime qui encourage tous les islamistes d’Europe à constater que les menaces antisémites ne font pas l’objet de mesures juridiques – un précédent dévastateur ».
Monsieur le Ministre, « nous vous prions instamment de mener une enquête sur ce tribunal qui semble avoir tordu le cou à la justice en entérinant l’antisémitisme par défaut. Après cinq années de procrastination, cette décision va bien au-delà de ‘‘Justice différée est justice refusée’’ », concluait M. Samuels.