Paris, le 12 mai 2019
Dans une lettre adressée au président de l’UEFA (Union des associations européennes de football), Aleksander Čeferin, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, se disait choqué par « le comportement antisémite incessant du club de football Feyenoord de Rotterdam (Pays-Bas) ».
La lettre énonçait les incidents suivants :
« En novembre 2016, un sponsor israélien de ce club était invité à un match. Il y a entendu des supporters scander : ‘‘Hamas, Hamas, les Juifs au gaz !’’ Il était donc déterminé à retirer son sponsoring. Le comité d’arbitrage avait plutôt suivi la défense du club : ‘‘Le chant n’était pas antisémite, mais il s’en prenait à l’Ajax d’Amsterdam’’ – une équipe traditionnellement soutenue par les Juifs avant la Shoah. »
« En octobre 2017, les supporters de Feyenoord se servirent d’une photo prise en Lituanie durant la Seconde Guerre mondiale : le portrait de deux enfants, âgés de cinq et deux ans, portant l’étoile de David, et qui furent exécutés après que la photo fut prise. Ceci pour narguer leur club rival. »
« Nous avions alors protesté auprès des responsables du club de football Feyenoord. »
M. Samuels poursuivait en ces termes : « La semaine dernière, le 5 mai – jour anniversaire de la libération des Pays-Bas de l’occupation nazie –, des malfrats portant des tee-shirts du club de Feyenoord ont agressé un homme juif de 35 ans qui s’était indigné de leur chant : ‘‘Mon père était dans les commandos, ma mère dans les SS, ensemble ils ont brûlé les Juifs, parce que les Juifs brûlent le mieux !’’… »
« On nous a rapporté que les forces de police qui se trouvaient sur les lieux ne sont pas intervenues. »
Le Centre priait instamment l’UEFA « de prendre les plus hautes sanctions disciplinaires, car il semblerait que la Fédération néerlandaise de football soit incapable de contrôler la réputation de Feyenoord, qui ternit irrémédiablement, avec des supporters qui poursuivent leur festival de haine ».
« Monsieur le Président, notre Centre prépare actuellement un projet en association avec l’Organisation des Etats américains (OEA), constituée de 35 Etats membres, ainsi qu’avec la Coalition européenne des villes contre le racisme (Eccar), qui comprend 158 villes membres, dont Rotterdam… Ce programme s’intitule ‘‘Onze points contre le racisme dans le football’’. Nous serions ravis de le partager aussi avec l’UEFA », concluait M. Samuels.
Copie de cette lettre a été adressée à Benedetto Zacchiroli, président de l’Eccar.