« Mener campagne contre d’éventuels contaminants chimiques dans les vaccins ne peut être associé ou comparé aux exterminations collectives perpétrées durant l’Holocauste. »
Paris, le 22 février 2019
Dans une lettre adressée au ministre italien de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres, Matteo Salvini, le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait son « indignation face à une campagne anti-vaccination menée par un groupe inconnu, Siamo (« Nous sommes »), qui serait associé à Corvelva (une association italienne, le Comité de la région Vénétie, pour la liberté de vaccination) ».
Voir (en anglais) : https://vaxopedia.org/2018/12/19/what-is-corvelva/
La lettre avertissait que « la négation, la banalisation et l’exploitation de l’Holocauste font l’objet de poursuites pénales dans plusieurs juridictions européennes ».
M. Samuels considérait « l’affiche de la campagne Siamo comme un exemple très offensant d’exploitation de l’Holocauste : un enfant ‘‘non aryen’’ prisonnier dans un camp de concentration y est comparé visuellement à un enfant ‘‘non vacciné’’ d’aujourd’hui ».
Il définissait le texte suivant comme « dégoûtant au plus haut point :
‘‘L’Histoire se répète
La théorie de la supériorité de la race aryenne justifie l’exclusion [d’enfants] des écoles – docteurs et scientifiques en 1939
La théorie d’une campagne de vaccination massive de l’humanité justifie l’exclusion [d’enfants] des écoles – docteurs et scientifiques en 2019
Quelle étude scientifique peut confirmer ces théories discriminatoires ?’’ »
Le Centre priait instamment le ministre « d’ouvrir une enquête sur Siamo et de demander aux autorités compétentes d’appliquer des mesures punitives… Une campagne contre d’éventuels contaminants chimiques dans les vaccins ne peut être associée ou comparée aux exterminations collectives perpétrées durant l’Holocauste ».
M. Samuels évoquait un souvenir : « Je me rappelle le rôle que nous avions joué pour extrader Erich Priebke d’Argentine et le faire juger à Rome pour son implication dans le massacre des Fosses ardéanites. J’avais assisté aux deux jugements, de 1995 à 1998, avec les familles des 335 martyrs. L’audience et les médias italiens nous avaient submergés d’ovations. »
« Monsieur le Ministre, aujourd’hui c’est sur vous que nous comptons pour que vous condamniez cette atteinte à la mémoire des victimes italiennes des nazis, aussi bien juives que non juives », concluait-il.