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Paris, le 29 janvier 2019

La Journée de commémoration de l’Holocauste, instaurée par les Nations unies, était célébrée ce 27 janvier. En cette occasion, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, et la conseillère spéciale auprès de la directrice générale de l’Unesco, Graciela Vaserman-Samuels, étaient invités par le collège romain Vittorio-Alfieri à assister à une pièce de théâtre jouée par ses élèves, Racconta (« Témoignage »). Cette pièce, inspirée du récit d’un rescapé de la Shoah, Sami Modiano : Davanti a Questi Occhi (« Devant mes yeux »), fait aussi l’objet d’un film documentaire.

Plus de cent collégiens y ont retracé sur scène les histoires vécues d’enfants déportés à Auschwitz, dans une salle comble. L’événement se déroulait dans l’auditorium de la fondation italienne MAXXI (Musée national des arts du XXIe siècle).

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Le lendemain, l’exposition coorganisée par le Centre Wiesenthal et l’Unesco, « Le Peuple, le Livre, la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte », se tenait au Palazzo Valentini, palais qui abrite le siège de la ville métropolitaine de Rome Capitale. L’exposition était placée sous l’égide de cette administration ainsi que de la Communauté juive de Rome et de l’ambassade d’Israël en Italie.

Shimon Samuels soulignait « le fil conducteur des vingt-quatre panneaux de l’exposition : des valeurs et un code éthique que le peuple juif a apportés à l’humanité… de la libération des esclaves au septième jour de repos, en passant par le rôle joué par les prophètes de la Bible pour faire contrepoids aux monarques – des avancées qui préfigurent l’État de droit... »

Gemma Guerrini, présidente de la ville métropolitaine de Rome Capitale, qui regroupe aussi 121 communes autour de Rome, a remercié le Centre Wiesenthal d’y présenter cette exposition à l’occasion de la commémoration nationale de la Shoah. Elle a remarqué que l’exposition jouait un rôle capital en ce sens que les élèves du secondaire qui doivent la visiter durant plus de deux semaines acquerront un aperçu de l’histoire juive – un outil pour lutter contre la résurgence de l’antisémitisme.

Ruth Dureghello, présidente de la Communauté juive de Rome – la plus ancienne communauté juive d’Europe –, a mis l’accent sur l’importance d’une prise de conscience de l’histoire juive, aujourd’hui la cible d’attaques constantes. Elle a ajouté qu’elle s’engageait à présenter l’exposition en tournée à travers l’Italie, en collaboration avec le Centre Wiesenthal, la Coalition européenne des villes contre le racisme et l’ambassade d’Israël.

Ofra Farhi, ambassadrice adjointe d’Israël en Italie, a axé son discours sur « le Peuple, le Livre, la Terre en tant que trinité du judaïsme », insistant sur la Terre d’Israël en tant que lieu dévolu aux Juifs.

Morgan Hall, secrétaire chargé des Affaires politiques à l’ambassade des États-Unis en Italie, a mis l’accent sur la nécessité de centrer ses efforts sur la mémoire et l’éducation pour juguler le négationnisme ambiant.

Le rabbin Abraham Cooper, vice-doyen et directeur de l’Action sociale globale du Centre Simon Wiesenthal, a rappelé que l’auteur de l’exposition, le professeur Robert Wistrich, est décédé à Rome. Il a apprécié à sa juste valeur que les bâtiments officiels de Rome avaient hissé leurs drapeaux en berne en signe de respect pour cette journée de commémoration. Il a précisé que de tels exemples de solidarité ne doivent pas seulement porter sur les victimes juives mais aussi sur les vivants. Il a aussi rappelé que cette exposition rendait hommage à l’universalité des valeurs communes insufflées à la civilisation par le judaïsme, que ce soit à Rome, Los Angeles ou Jérusalem.

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De gauche à droite : le rabbin Abraham Cooper, la présidente Gemma Guerrini,
Shimon Samuels, Ofra Farhi de l’ambassade d’Israël, la présidente Ruth Dureghello,
l’ambassadrice Hana Hubackova, Graciela Vaserman-Samuels et le père Norbert Hofmann.

On distinguait au nombre des autres personnalités : Angelo Diario, président de la Commission sport et qualité de vie de la Ville de Rome, qui, avec Gemma Guerrini, avait invité le Centre Wiesenthal à présenter son exposition et ses initiatives à la Ville de Rome ; Hana Hubackova, ambassadrice de la République tchèque ; le père Norbert Hofmann, secrétaire de la Commission du Vatican pour les relations religieuses avec le judaïsme ; le père Roberto Cherubini, directeur des Relations extérieures de l’université pontificale Urbaniana ; Graciela Vaserman-Samuels, conseillère spéciale auprès de la directrice générale de l’Unesco ; et des étudiants de tous pays en stage à la ville métropolitaine de Rome Capitale, ainsi que des représentants d’ONG sensibles au programme du Centre Wiesenthal.

L’événement était animé par Alex Uberti, conseiller auprès du bureau européen du Centre et agent de liaison pour la présentation de l’exposition en Europe. Celui-ci a en outre présenté la version italienne du Calendrier multiconfessionnel 2019 du Centre Wiesenthal aux instances de la municipalité de Rome, qui lui ont demandé de le traduire afin de le distribuer dans toute la région métropolitaine. Ils pensent l’utiliser comme un outil de compréhension et de tolérance interreligieux. La version italienne de l’exposition et le Calendrier multiconfessionnel 2019 ont tous deux été conçus avec le soutien de la fondation Snider.

Les débats ont été enregistrés. Ils sont disponibles sur le site de Radio Radicale au moyen du lien suivant :
https://www.radioradicale.it/scheda/564111/inaugurazione-della-mostra-il-popolo-il-libro-la-terra-3500-anni-di-relazione-del