« La semaine dernière, la France s’est jointe aux vingt-sept autres Etats membres de l’Union européenne pour signer un manifeste historique contre l’antisémitisme. Cette déclaration s’applique maintenant par l’instauration de sévères mandats d’arrêt et de mises en détention pour incitation à la haine et à la violence contre des Juifs, au moment où Paris plonge dans une véritable intifada. »
« Avec l’effondrement du califat islamique, quelque deux mille de ses combattants français vont vraisemblablement rentrer chez eux, une situation qui représente un véritable danger de mort. Ces terroristes sont entraînés par l’EI dès l’âge de dix ans à utiliser des armes à feu et à décapiter des otages, et ils sont endoctrinés pour haïr les Juifs. »
Paris, le 14 décembre 2018
Dans une lettre adressée au nouveau ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait son indignation face à l’antisémitisme qui dérive des manifestations des Gilets jaunes à travers la France.
M. Samuels rappelait que « Hitler, lors de son unique visite à Paris, avait été si impressionné par la ville qu’il avait institué ‘‘Für Alle einmal in Paris’’: que chaque soldat de la Wehrmacht reçoive en récompense un séjour à Paris, en guise de repos et de divertissement. Au cours de l’évacuation des forces nazies, en 1944, il avait téléphoné au gouverneur allemand de Paris, un appel resté célèbre, pour s’assurer que ce dernier avait bien obéi à son ordre. Il s’était exclamé : ‘‘Paris brûle-t-il ?’’ »
« Les Juifs avaient été déportés depuis bien longtemps, mais la Résistance épargna Paris des flammes… Les manifestations/émeutes de samedi dernier auraient bien plu à Hitler, car les Juifs y sont devenus leurs victimes collatérales », poursuivait-il.
Le Centre soutenait que « ce qui avait commencé voilà quatre semaines comme une marche contre le prix du pétrole a été infiltré et détourné par l’extrême droite et par des vandales d’extrême gauche, des anarchistes et des stalinistes radicaux déterminés à piller, incendier et semer le chaos. Le point de ralliement des deux groupes, c’est la théorie du complot et la haine des Juifs… »
« Avec l’effondrement du califat islamique, quelque deux mille de ses combattants français vont vraisemblablement rentrer chez eux, une situation qui représente un véritable danger de mort. Ces terroristes sont entraînés par l’EI dès l’âge de dix ans à utiliser des armes à feu et à décapiter des otages, et ils sont endoctrinés pour haïr les Juifs. »
La lettre ajoutait que, « samedi dernier, le centre de Paris était paralysé. Les rues en étaient désertées, à une époque de l’année où d’habitude ses habitants fréquentent en nombre les magasins pour faire leurs achats de Noël : ils ont dû s’imposer à eux-mêmes un couvre-feu. Pour leur propre sécurité, les synagogues, toujours ouvertes en ce jour de shabbat, ont dû rester fermées ».
« Les rues autour de mon domicile sont généralement embouteillées mais, samedi, elles étaient barricadées du matin au soir. On avait l’impression d’être dans une zone de guerre, avec des graffitis et des pancartes du président barbouillé de ‘‘Macron, pute à Juifs !’’ Les lances à eau et les gaz lacrymogènes faisaient penser à une intifada », décrivait M. Samuels.
Vu sur l'autoroute A6.
Question rhétorique : « Au vu de cette situation, est-ce que les Français comprennent mieux maintenant l’impasse dans laquelle Israël se trouve ? » « – Guère plus », répondait le Centre.
Monsieur le Ministre, « la semaine dernière, la France s’est jointe aux vingt-sept autres Etats membres de l’Union européenne pour signer un manifeste historique contre l’antisémitisme. Cette déclaration s’applique maintenant par l’instauration de sévères mandats d’arrêt et de mises en détention pour incitation à la haine et à la violence contre des Juifs, au moment où Paris plonge dans une véritable intifada », concluait M. Samuels.