Discours du directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, modérateur de la session d'ouverture et présentateur
Moscou, du 28 au 30 octobre 2018
« J’aimerais tout d’abord remercier le président du Congrès juif russe, M. Yuri Kanner, ainsi que son équipe, qui ont organisé cette deuxième conférence de Moscou ‘‘Protéger l’avenir : combattre l’antisémitisme, la xénophobie et le racisme’’. C’est un grand honneur pour moi que de servir de co-modérateur de cette session inaugurale et de présenter les conférenciers internationaux.
« Aujourd’hui s’inscrit dans l’ombre de l’attaque antisémite qui a frappé Pittsburgh. Cette atrocité ne doit pas disparaître comme un jalon parmi tant d’autres sur l’avenue de la haine. Nous commémorons actuellement une autre avenue : depuis le 80e anniversaire de la conférence d’Évian sur les réfugiés juifs jusqu’à, la semaine prochaine, Kristallnacht – deux précurseurs de l’Holocauste.
« Mais il ne suffit pas de se souvenir. Il nous faut tirer les leçons de l’Histoire. Dans les années 1930, nous étions impuissants et, seulement trois ans après la Shoah, l’État juif renaissait miraculeusement de ses cendres. Nous étions revenus à l’histoire, à la géographie et à la souveraineté.
« Curieusement, le ‘‘pouvoir juif’’ est encore plus important aujourd’hui, à l’appui de l’État juif.
Shimon Samuels avec la sénatrice Valentina Matviyenko, présidente du Conseil de la fédération
de Russie (le Sénat), discutant de la présentation de l’exposition du Centre « Le Peuple, le Livre,
la Terre : 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte » à la Douma russe.
« Chacun de nous peut relater nos réussites, et aussi nos échecs. Je vais en développer des exemples dans ma présentation de demain. Je crois qu’avec cette conférence, le temps est venu d'établir un petit groupe de travail international qui nous permettre de partager nos meilleures pratiques, pourquoi elles ont réussi et où elles ont échoué.
« Nous pourrions ainsi élaborer des directives tactiques, à la fois proactives et réactives. De même que le Seigneur nous a sortis d’Égypte ‘‘B’Yad Chazaka’’ (les poings serrés) et ‘‘Bezroa Netuya’’ (le bras tendu), aujourd’hui, dans le jargon de la diplomatie : ‘‘la carotte et le bâton !’’ – nous devons être politiques avec un petit ‘‘p’’ et donc orienter notre boussole vers un ‘‘bipartisme’’, dans un monde de plus en plus polarisé.
« Il nous faut inclure ce que j’appellerais ‘‘les Justes gentils d’aujourd’hui’’, et nous devons apprendre de nos ennemis à adopter une certainetransversalité.
« Un tel ‘‘groupe de travail sur les meilleures pratiques’’ aurait pour ambition d’établir un nouvel ordre du jour, de rétablir le rôle du peuple juif depuis ‘‘Am Levadad Yishkon’’ (un peuple qui a sa demeure à part) jusqu’à ‘‘Or LaGoyim’’ (une lumière parmi les nations). Nous sommes prêts à ouvrir le dialogue sur cette initiative avec des partenaires appropriés.
« J’ai maintenant l’honneur de vous présenter S.E. Gary Koren, ambassadeur d’Israël auprès de la Fédération de Russie ; Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’Unesco ; Julius Meinl, commissaire du Congrès juif mondial chargé de la lutte contre l’antisémitisme ; Rabbi Berel Lazar, Grand Rabbin de Russie ; Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial du gouvernement français pour les relations avec la Russie. Merci. »
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Au cours de la session plénière finale, intitulée « Antisémitisme, xénophobie et racisme : défis modernes et menaces », M. Samuels a présenté un exposé sur « L’usurpation de l’identité juive : l’antisémitisme ultime ».