« Si l’on n’arrête pas la tentative de sabotage du Venezuela, l’Unesco risque de devenir un fragile château de cartes. »
Paris, le 23 mai 2018
En sa qualité de président des cent vingt Etats membres du Mouvement des non-alignés (MNA), le Venezuela a publié aujourd’hui un communiqué officiel (n° 274-2018) sur les « Violations et provocations relatives au statut de Jérusalem ».
Nicolas Maduro, président du Venezuela et secrétaire général du MNA, a réaffirmé « sa solidarité éternelle avec le peuple palestinien… » et appelé « les Etats qui ont établi des missions diplomatiques à Jérusalem à retirer ces missions de la Ville sainte ».
Le directeur des Relations internationales du Centre Wiesenthal, Shimon Samuels, a répliqué que « cela signifierait le retrait des dix autres missions diplomatiques ou consulats actuellement en place : Belgique, France, Grèce, Vatican, Italie, Espagne, Suède, Turquie, Royaume-Uni et Etats-Unis ».
En outre, le document vénézuélien « réaffirme l’urgence d’efforts immédiats pour remédier à … cette situation désespérée … les soixante-dix ans qui se sont écoulés depuis la tragique Nakba du peuple palestinien… » (voir documents joints en anglais).
M. Samuels a rétorqué que « les Juifs avaient accepté en 1947 le plan de partition de l’ONU… Si la partie arabe ne l’avait pas rejeté en déclarant la guerre, les deux Etats célébreraient simultanément leurs soixante-dix ans d’indépendance… Et, aujourd’hui tout du moins, le Venezuela n’exploiterait pas la couverture du Moyen-Orient pour se blanchir de ses atteintes aux droits de l’homme ».
Le Centre indiquait que « le Venezuela est un Etat en faillite, dont le président despote vient de prolonger son mandat grâce à des élections fallacieuses, dont le peuple est condamné à la maladie et à la famine ou à fuir dans les pays voisins, une junte maudite que la plupart des Etats membres de l’Organisation des Etats américains rejettent ».
« Il est scandaleux que le Venezuela – un modèle pour tous ceux qui bafouent les droits de l’homme et un lit de semence pour le terrorisme soutenu par l’Iran à travers toute l’Amérique latine – ose discréditer la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, elle qui défend une politique de dépolitisation », soutenait M. Samuels.
« Que le Venezuela ait été élu au Conseil exécutif de l’Unesco est déjà déplorable en soi. Le rôle de saboteur qu’il joue en Amérique ne fait qu’attiser davantage l’incendie qui ravage le Moyen-Orient. Si on ne l’arrête pas, l’Unesco deviendra une fois de plus un fragile château de cartes », concluait-il.