Dernière minute : à la suite de notre communiqué de presse ci-dessous, le gouverneur de Sao Paulo, Marcio França, a présenté ses excuses pour avoir reçu le prétendu « ambassadeur du Hezbollah au Brésil ». M. França assistera à la 24e cérémonie de commémoration de l’attentat du centre Amia, le 18 juillet prochain, à Buenos Aires. Nous proposons que le président du Brésil, Michel Temer, exprime à son tour ses regrets pour avoir accueilli le ministre iranien des Affaires étrangères.
« Le gouvernement brésilien prétend que c’est un commerce légitime dans un système corrompu. »
Buenos Aires et Paris, le 24 avril 2018
« Au moment même où Lula, ancien président du Brésil et héros national, était envoyé en prison pour corruption et où le Hezbollah s’adonnait au trafic de drogue et blanchissait son argent entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay (la ‘‘triple frontière’’ sans foi ni loi), l’actuel président du Brésil Michel Temer accueillait officiellement le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Zarif », s’indignait Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.
Conjointement avec Ariel Gelblung, représentant du Centre en Amérique latine, une protestation était soumise à M. Temer et à deux dignitaires du protocole brésilien pour les alerter sur le fait que le Brésil s’engageait sur la même voie que le Venezuela, où Téhéran et les larbins locaux du Hezbollah avaient la quasi-mainmise sur le pays.
Alberto Nisman, le procureur argentin assassiné, avait partagé les conclusions de son enquête avec notre Centre. Il avait mis au jour la présence de terroristes au Brésil, en Argentine, au Chili, en Bolivie, au Paraguay, au Suriname et au Venezuela, ainsi que des cellules dormantes disséminées dans les Caraïbes.
M. Gelblung dénonçait que « le président Temer arguait qu’il s’agissait de commerce légitime, alors que la première responsabilité du Brésil aurait dû incomber envers son voisin argentin, afin de respecter les mandats d’arrêt d’Interpol dits ‘‘notices rouges’’ délivrés contre cinq suspects iraniens, dont tout particulièrement Mohsen Rabbani, l’actuel conseiller coranique du guide suprême, l’ayatollah Khamenei. M. Rabbani aurait planifié l’attentat de 1994 contre le centre juif Amia, qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés ».
Le 17 avril dernier, le prétendu successeur de M. Rabbani en fuite, le cheik chiite Bilal Wehbe, qui porterait le titre d’« ambassadeur du Hezbollah en Amérique latine », était reçu avec tous les honneurs par le gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, Marcio França.
M. Wehbe, poursuivi pour trafic de cocaïne, aurait fui le Paraguay et est recherché par les Etats-Unis. Il est actuellement à la tête d'une mosquée de Sao Paulo.
« Le Brésil joue au jeu dangereux. Ces relations sont tout sauf commerciales, dans une culture de corruption et de conciliation qui règne sur un continent aux frontières poreuses et aux contrôles de sécurité anti-terroriste primitifs. Non seulement cette situation représente une menace pour l’Amérique latine, mais c’est aussi une menace directe pour les Etats-Unis, bien plus dangereuse que l’était Cuba au plus fort de la Guerre froide », alertait M. Samuels.
« L’Iran et son alter ego le Hezbollah cherchent à détruire l’Etat d’Israël. Ils incitent à la haine de l’Occident et s’infiltrent de plus en plus en Amérique latine. Au Brésil, le plus inquiétant c’est l’oubli total de ces menaces. Une situation qui rappelle celle du Titanic, dont l’orchestre continuait de jouer pendant que le paquebot coulait », laissait entendre M. Gelblung.