« Les mesures positives prises par le club de football de la Lazio se sont avérées inefficaces face à des supporters haineux récidivistes… Aux entrées des stades, il faut utiliser la nouvelle technologie de reconnaissance faciale, celle des passeports biométriques. »
Paris, le 18 avril 2018
Dans une lettre adressée au président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, attirait son attention sur « toutes ces années de collaboration entre le Centre et l’UEFA pour surveiller l’antisémitisme et toutes formes de haine qui dégradent les stades de football ».
- Samuels lui signalait comment, « en octobre dernier, des supporters du club de football italien SS Lazio avaient souillé la mémoire d’Anne Frank (photo) en diffusant son portrait vêtu du maillot de l’AS Rome, le club rival avec qui il partage le même stade ».
Le Centre se réjouissait cependant que, « en représailles, la Fédération de football italien (FIGC) avait exigé que soient lus à haute voix des passages du journal d’Anne Frank à tous les matches qui avaient lieu cette semaine-là, et qu’une minute de silence soit respectée en hommage aux victimes de la Shoah ». Il indiquait en outre : « Le président de la Lazio, Claudio Lotito, s’est rendu à la Grande Synagogue de Rome pour y annoncer que, chaque année, quelque deux cents supporters iraient visiter Auschwitz afin de s’imprégner de l’horreur du racisme ».
M. Samuels déplorait que, « malgré ces marques de bonne volonté, dimanche dernier encore, des supporters de la Lazio ont traité l’équipe AS Rome de ‘‘juive’’ en scandant des chants antisémites. Ce comportement devrait dégoûter les Italiens de tous bords, eux qui partagent la même mémoire collective de premières victimes du fascisme ».
La lettre exprimait au président Ceferin sa surprise parce que ce dernier « s’était montré réticent à utiliser le ‘‘VAR’’ (l’assistance vidéo à l’arbitrage – un système performant) lors de la prochaine Coupe du monde, bien que ce système ait été approuvé par vote de la Fifa pour les matches en Russie et homologué par l’IFAB (International Football Association Board), organisme responsable des règles d’innovation au football… » La lettre faisait aussi valoir que « le ‘‘VAR’’ pourrait peut-être surveiller les tribunes afin de mieux identifier les supporters récidivistes enclins à semer la zizanie ».
M. Samuels rappelait que « la reconnaissance faciale avait déjà été appliquée dans les années 1990 dans les stades de football du Royaume-Uni. Cette technologie s’est bien sûr améliorée depuis ». Il suggérait que, « comme pour le contrôle des passeports biométriques dans les aéroports, les entrées dans les stades pourraient ainsi être considérablement simplifiées, les agents de sûreté pouvant accéder immédiatement au fichier des délinquants ».
« Ce doit être la plus haute priorité pour la mise en œuvre du projet de l’UEFA ‘‘Les onze valeurs à respecter’’, et en particulier son dixième point : ‘’Tolérance zéro pour le racisme… Le football doit servir d’exemple’’ », concluait M. Samuels.