« Figurent au nombre des accusés l’ancienne présidente Cristina Kirchner et l’ancien ministre des Affaires étrangères Hector Timerman pour complot présumé de dissimulation de la complicité de l’Iran, en contrepartie d’échanges commerciaux lucratifs. »
Paris et Buenos Aires, le 6 mars 2018
Le Centre Simon Wiesenthal a félicité la Justice argentine pour avoir annoncé son intention de faire comparaître douze hauts responsables – dont l’ancienne présidente Cristina Kirchner et l’ancien ministre des Affaires étrangères Hector Timerman – ainsi que d’autres membres de l’administration présidentielle.
Ils sont accusés d’avoir dissimulé la complicité de l’Iran dans l’attentat perpétré à Buenos Aires en 1994 contre le centre juif Amia, qui a fait 85 morts et plus de 300 blessés.
Les responsables concernés avaient signé à Téhéran un « protocole d’accord » pour instaurer une « commission de vérité » devant examiner les circonstances de cet attentat et disculper ainsi six suspects iraniens menacés par Interpol de mandats d’arrêt internationaux ; mettre fin à l’enquête menée par le procureur Alberto Nisman et ruiner tout espoir de tourner la page pour les familles des victimes et les survivants mutilés. En contrepartie, l’Argentine devait obtenir de l’Iran un accord commercial de plusieurs milliards de dollars.
Sous le nouveau gouvernement du président Macri, ce « protocole d’accord » a été jugé inconstitutionnel.
Le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels, a déclaré que « cette annonce de la Justice argentine rachète la réputation du procureur Nisman, qui a été assassiné le matin où il devait exposer cette dissimulation devant le Congrès… un assassinat désigné par Kirchner comme ‘‘suicide’’ !... »
M. Samuels poursuivait en ces termes : « Nisman, en tant qu’ami de notre Centre, avait partagé avec nous des éléments de ses conclusions lors d’un dîner à Londres, juste avant son exécution. »
Le représentant du Centre pour l’Amérique latine, Ariel Gelblung, a souligné l’importance de l’annonce simultanée suivante : « Toutes les données du téléphone portable et de l’ordinateur de Nisman ont été effacées entre l’heure de sa mort et l’arrivée de la police dans son appartement, renforçant ainsi la conclusion d’assassinat… Ce procès marquera un pas pour la justice argentine et dans la lutte contre le terrorisme », concluait-il.