Editorial de Shimon Samuels publié en anglais dans The Jerusalem Post
Le 2 février 2018
http://www.jpost.com/Opinion/Polands-Shoah-policy-precursor-to-a-new-Holocaust-revisionism-540755
Auschwitz (photo publicdomainpictures.net)
En novembre 2011, les Palestiniens intégraient l’Unesco, amorçant ainsi une période de chaos qui prendra la forme d’une usurpation des identités juive et chrétienne.
Deux semaines après leur entrée, une délégation de dignitaires du Centre Simon Wiesenthal rencontrait la directrice générale de l’Unesco alors en fonction, Irina Bokova. Cette dernière accéda sur-le-champ à notre requête : après avoir accueilli les expositions du Vatican et de l’Arabie Saoudite, elle donna son tour aux Juifs pour remettre les pendules à l’heure, avec une exposition intitulée « Le Peuple, le Livre, la Terre – 3 500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte ».
En raison de la pression exercée par les vingt-deux Etats membres du Groupe arabe – propulsés par la cause palestinienne –, notre exposition fut reportée, annulée et, contre leur volonté, finalement inaugurée, en juin 2014, enregistrant un nombre record de visiteurs au siège de l’Unesco, à Paris, sous l’égide du Canada, d’Israël, du Monténégro et des Etats-Unis.
Elle a ensuite voyagé dans le monde entier, notamment aux Nations unies à New York, au Congrès américain, à la Knesset, au Vatican, à la Chambre des communes britannique, au Festival d’Edinbourg, à la mairie de Copenhague, au Centre Gandhi de New Delhi, à Baku, Podgorica et Tirana – le tout sous le patronage des mêmes quatre pays d’origine.
Ceci allait évoluer en mars 2017, quand le Paraguay, la Pologne et le Royaume-Uni les ont rejoints pour l’exposition de Buenos Aires.
Quelques semaines plus tard, nous nous trouvions à Strasbourg pour préparer son inauguration au Conseil de l’Europe. Nous avions été bouleversés par l’accueil initial que nous avaient réservé l’Allemagne, la Pologne, Saint-Marin, la Serbie, l’Espagne et le Royaume-Uni, les deux premiers Etats prenant des responsabilités particulières. En fait, c’est la Pologne qui s’était montrée la plus enthousiaste.
Notre exposition se compose de vingt-quatre panneaux qui présentent l’histoire juive depuis les prophètes bibliques et les royaumes de David et Salomon, les exils à Babylone et en Perse et le retour pour reconstruire Jérusalem, l’occupation de la Judée par les Romains et la naissance du christianisme, les croisades et la conquête musulmane, la diaspora et les pionniers déterminés à racheter la terre, la diplomatie et la reconnaissance d’une nation juive moderne en plein essor, en passant par la quasi-destruction des Juifs d’Europe durant la Shoah. Elle s’achève sur la création de l’Etat d’Israël et le retour du peuple juif sur sa terre ancestrale.
Ont parrainé cette exposition : feu Elie Wiesel, le père Patrick Desbois, Lord Carey, archevêque émérite de Canterbury, Irwin Cotler, ancien ministre canadien de la Justice, et l’écrivain algérien Boualem Sansal. Elle a été rédigée par feu Robert Wistrich, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Fort heureusement, l’estampille de l’Unesco impose qu’aucun changement ne soit apporté au texte d’origine – ni addition, ni suppression, ni modification. En d’autres termes, la boîte de Pandore est fermée.
Le panneau-titre présente les dates, lieux et coparrains respectifs de chaque exposition.
Avant la fin juin 2017, le secrétariat du Conseil de l’Europe avait fixé la date du 23 octobre pour l’inauguration de cette exposition. Avec le soutien de la République tchèque en tant que présidente du Comité des ministres, un nombre de pays d’une ampleur inégalée y avait assisté. C’est juste avant le début de l’été que s’était produit le choc – un appel téléphonique de la délégation polonaise :
« Nous avons vu, sur votre panneau sur la Shoah, une référence à la Bulgarie et au Danemark comme ayant sauvé leurs Juifs. Pourquoi pas nous ? Ajouterez-vous la Pologne ? »
Notre réponse : « Non, aucun changement n’est possible… mais voulez-vous dire que la Pologne a sauvé ses communautés juives ? »
« Oui, la plupart des Justes parmi les nations, reconnus par le mémorial Yad Vashem de Jérusalem, sont polonais. »
Réponse : « La plupart des victimes étaient des Juifs polonais… mais bien entendu, nous reconnaissons aussi les Justes polonais. »
« Pouvons-nous ajouter des panneaux sur les sauveteurs polonais ? » Réponse : « Pas dans cette exposition. »
« Varsovie nous ordonne de nous retirer. »
Réponse : « Alors pourquoi avez-vous demandé de participer à Buenos Aires ? »
Le message de retour : « Nouvelle politique ! »
Quarante-deux des quarante-sept Etats membres du Conseil de l’Europe ont coparrainé l’exposition et ainsi reconnu les trois mille cinq cents ans d’héritage juif. Des cinq autres, deux ont refusé, deux n’ont jamais répondu à l’invitation, un s’est retiré.
Prélude à un nouveau révisionnisme ?