Paris, le 10 janvier 2018
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait sa préoccupation face à « l’incendie criminel qui a ravagé hier l’épicerie casher Promo Destock de Créteil, faisant suite aux graffiti de croix gammées dont elle a été victime la semaine dernière, en même temps qu’une autre épicerie casher voisine. Ce qui commence avec des mots se poursuit par des actes et mène inévitablement à la violence ».
La lettre indiquait que « nous venons de commémorer le troisième anniversaire des massacres de Charlie Hebdo et du supermarché casher qui ont entraîné la mise en place de surveillances militaires devant les établissements juifs ».
M. Samuels précisait que « ces patrouilles sont ensuite devenues mobiles dans les quartiers juifs, pour être finalement supprimées. J’avais demandé à votre prédécesseur, Bernard Cazeneuve, d’annoncer, avant leur suppression, la présence de policiers en civil, pour leur rôle dissuasif ».
Le Centre soutenait que « l’attentat antisémite de Créteil nous rappelle la vulnérabilité de notre propre bureau, situé dans un centre de loisirs juif du centre de Paris. De toute évidence, les attaques des médias français contre Israël et la recrudescence d’antisémitisme qui gangrène les réseaux sociaux créent un climat délétère qui ne peut qu’ajouter à la violence anti-juive ».
M. Samuels soulignait l’ironie voulant que « le gérant de l’épicerie casher de Créteil victime de ce dernier attentat est de confession musulmane. Il a exprimé sa douleur pour les dommages subis par la collaboration judéo-musulmane qu’il a construite depuis près de dix ans en travaillant dans cet établissement ».
« Monsieur le Ministre, il est essentiel que votre gouvernement réagisse fermement et qu’il renouvelle son programme de sécurité afin de rassurer notre communauté en ce début d’année 2018. Créteil est un nouveau panneau indicateur du précipice », concluait M. Samuels.