« Rachetez le pays d’Anne Frank en mettant un terme à ces demandes obscènes du gouvernement néerlandais de prélèvement de 138 euros sur les compensations qu’elle reçoit chaque mois des Allemands. »
Paris, le 9 janvier 2018
Dans une lettre félicitant la ministre néerlandaise de l’Intérieur, Kaysa Ollongren, pour sa nomination, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, lui exprimait son indignation face à une incompréhensible « violation des valeurs humanitaires que, visiblement, les Pays-Bas commettent ».
M. Samuels déplorait : « Il semblerait que votre administration fiscale prélève un montant de 138 euros sur la compensation mensuelle versée par l’Allemagne à Inge Prenzlau, une femme de 86 ans, pour les souffrances qu’elle a subies en tant que travailleuse forcée à l’âge de 11 ans ».
La lettre spécifiait, d’une part : « Votre partenaire au sein de la coalition gouvernementale, le parti DGG, aurait prétendu qu’une concession faite à Mme Prenzlau créerait un précédent. » Mais d’autre part, « le 1er janvier, la municipalité de La Haye a lancé un fonds de ‘‘restitution morale’’ de 2,6 millions d’euros pour rétrocéder, à juste titre, des impôts fonciers prélevés à des rescapés juifs de la Shoah depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La municipalité déclare maintenant dans un communiqué qu’‘‘elle se rend compte que cette vision était trop partiale et qu’elle ne témoignait pas de compassion pour la souffrance et les horreurs subies par la communauté juive’’ ».
Le Centre soutenait que « cette dichotomie rappelle les contradictions apparues en tant de guerre entre droiture et collaboration avec l’occupant nazi ».
« Nous vous prions instamment de racheter le pays d’Anne Frank en usant de votre influence sur votre gouvernement pour prendre une direction humanitaire – cessez de persécuter fiscalement Inge Prenzlau, cette citoyenne senior de votre pays », concluait M. Samuels.