Interdisez le port de la croix gammée pour que, d’ici janvier 2014, date d’entrée de la Grèce à la présidence de l’Union européenne, Kasidiàris puisse être exclu du parlement. »
Paris, le 6 août 2013
Dans une lettre adressée au président de la Grèce, Karolos Papoulias, le directeur des Relations internationales du Centre Simon-Wiesenthal, Shimon Samuels, attirait son attention sur la une du Poto Thema – le journal le plus lu de Grèce – du 4 août dernier. C’est par l’intermédiaire duGreek Helsinki Monitor que le Centre s’est procuré ce journal. Une photographie prise la semaine dernière y montrait Elias Kasidiàris, porte-parole de « l’Aube dorée » et membre du parlement grec, en vacances à la plage.
M. Samuels faisait remarquer que, « jusqu’à présent, l’Aube dorée (Golden Dawn) était réputée comme d’“extrême-droite” ou “néo-nazie”. Or, alors que les groupes néo-nazis des autres pays prennent le soin d’utiliser des symboles stylisés de la croix gammée, cette photo prise à la plage est sans équivoque. L’immense croix gammée tatouée sur le bras de Kasidiàris est sans doute le seul exemplaire contemporain d’anatomie nazie parmi tous les législateurs d’Europe. »
La lettre se poursuivait ainsi : « M. le Président, en tant qu’auteur d’une étude sur le mouvement de résistance grecque contre les nazis, vous devez ressentir un pincement au cœur en constatant que la Grèce – le berceau antique de la démocratie – compte aujourd’hui au sein de son parlement des nazis. » Et d’ajouter : « L’Aube dorée ne fait pas que menacer Juifs, Tsiganes et homosexuels, comme au temps de ses aïeux des années 1930 dans l’Allemagne nazie. Son ombre menaçante plane sur tous les Grecs, qu’ils soient citoyens ou immigrés. »
M. Samuels arguait que « la croix gammée est interdite en Allemagne, et Berlin souhaiterait la voir disparaître à tout jamais de toute l’Union européenne. »
« En tant que Président, vous vous placez au-dessus de la politique ; mais en tant que chef d’Etat, votre rôle est essentiel en ce qui concerne le symbolisme et l’honneur national. »
Le Centre priait instamment le Président d’« invoquer le prestige de [sa] fonction pour initier des demarches en faveur de l’interdiction de la croix gammée en Grèce ».
M. Samuels concluait sa lettre en ces termes : « Alors peut-être, quand l’heure aura sonné de la présidence grecque de l’Union européenne, le 1er janvier 2014, M. Kasidiàris, avec son tatouage sur le bras, pourrait bien être exclu du parlement ; alors peut-être, ces signes distinctifs de saluts “Sieg Heil” seront-ils bannis du domaine public. »