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- « Le Pire Délinquant 2013 » est décerné à l'Egypte, et particulièrement a la maison d’édition égyptienne Al Ahram pour ses ouvrages conspirationnistes.

 - Le deuxième prix revient à l’Iran, « Pire Délinquant 2012 », pour sa littérature enfantine qui exalte le martyre et le djihad.

- La récompense pour « l'absence de la haine » est attribuée à la Turquie pour la deuxième année consécutive.

Francfort, le 14 octobre 2013

Pour la onzième année consécutive, le Centre Simon-Wiesenthal demeure la seule Organisation non gouvernementale à surveiller les incitations à la haine et à la violence sur les stands de la Foire du Livre de Francfort. Avec plus de 7 400 exposants venus de 100 pays et plus de 300 000 visiteurs, ce salon est la plus importante réunion internationale annuelle du monde de l’édition.

Shimon Samuels, directeur des Relations internationales du Centre, a félicité Juergen Boos, président de la Foire, pour le fort impact produit par les interventions allemandes, basées sur les rapports établis par le Centre, sur la littérature profondément antisémite exposée les années précédentes sur les stands turcs et malaisiens – la Malaisie ayant reçu le titre du « Pire Délinquant » en 2011. 

En conséquence, l’Association des éditeurs turcs poursuit la politique qui a lui a valu la mention pour le contrôle de ses ouvrages. Ses 56 stands demeurent ainsi absents d'incitation à la haine, de même que des 19 exposants malaisiens.

EGYPTE « Le Pire Délinquant 2013 » est incontestablement l’Égypte, représentée par ses deux plus grands stands : 
le Centre d’éditeurs Al Ahram, basé au Caire, un consortium dont le journal égyptien le plus influent fait partie (Hall 5.0 D132), 
et l'Association des éditeurs arabes (Hall 50 E109). Tous deux sont des récidivistes permanents, exposant des éditeurs absents qui avaient été mis à l’index dans nos précédents rapports. 
Le stand Al Ahram expose, deux exemples d’ouvrages sur la théorie du complot. - Les Palestiniens et la perte de l’interdit, par Imad Sayid Ahmad, Centre Al Ahram, Le Caire, 2010. Un soldat israélien aiguise un couteau pour égorger deux coqs de combat en cage, l’un marqué Fatah, l’autre Hamas.

- L’Iran – les loups endormis, par Mamduh Abdul Mun’am, Le Caire, 2012. La théorie iranienne du complot d’un contrôle juif sur les Etats-Unis.

M. Samuels a indiqué qu’il « s’'est senti comme un inspecteur de l'Agence internationale de l'énergie atomique dans une installation nucléaire iranienne ». Et il a ajouté : « Quand j’ai tenté de prendre d’autres photos, les ouvrages visés ont été immédiatement retirés. »
- L’Association des éditeurs arabes (Arab Publishers Association, APA) :
- A gauche : L'hégémonie américaine, par Niama Hasanal Bakr, APA, Le Caire.
A droite : Le fondamentalisme juif en France, en Israël et aux Etats-Unis, par Manuel Heiman, traduit par Saad al Tawil et Jamal Ahmad al Rifai, APA, Le Caire.

IRAN A l’extérieur du hall, des manifestants exprimaient leur soutien à l’opposition à l’aide de matériel publicitaire sur :
« Inculpez les criminels de guerre Khomeini et Rouhani », « Non à la charia et au martyre », « Cessez de lapider les femmes ».

Les années précédentes, nous nous étions concentrés sur la littérature enfantine iranienne exaltant le suicide et le martyre. De tels ouvrages sont toujours à l’affiche chez :

- Les publications Elmifarhangi, Téhéran (Stand 5.0, D35), exposant : Si j’étais pilote, par Ahmad Akbapour, Téhéran, 2005

Si seulement j'étais plus âgé, par Alkhbar Sahiel, glorifiant des volontaires de 13-14 ans aux frontières avec l'Irak

- L'Institut iranien pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes (Stand 3.0, H59).

Photo de la deuxième étagère A gauche : Le verger de Kianoosh, par Ali Asghar Ezati Pak, Téhéran Au centre : Mon escargot est perdu A droite : En passant par la Montagne livide, par Mohammadali Oloomi, Téhéran

- La Bibliothèque nationale et l'’Organisation des archives de la République islamique d’Iran (Stand 5.0, D8)

A droite : Les Juifs qui ont abandonné l'Iran pour la Palestine A gauche : Les Allemands nazis en Iran

Ces ouvrages apparaissent, de prime abord, comme des études sérieuses, mais les responsables de la Foire doivent y prêter une plus grande attention

QATAR 
Le stand national du Qatar (Hall 5.0 D135), comme l’année dernière, exposait la même texte mis à l’index dans notre rapport 2012 : Les veines ouvertes de Jérusalem, par Munir Akash et Fouad Moughrabi, Juseer, Doha, 2010. L’'attachement des Juifs à Jérusalem y est effacé au profit d’« une identité palestinienne autochtone ».

Il est intéressant de noter que les Pires Délinquants pointés du doigt par notre Centre dans le rapport d’avril 2013 de la Foire du Livre de Casablanca, la Libye et le Maroc, étaient absents cette année, de même que les Territoires palestiniens. 

Le rapport mettait l’accent sur le fait que, bien que les ouvrages haineux aient nettement diminué en nombre, les stands susmentionnés abritent les habituels récidivistes annuels, qui continuent d’ignorer nos avertissements. Nous agissons en effet contre les éditeurs qui contreviennent au règlement de la Foire du Livre et qui ne respectent pas les directives allemandes et européennes interdisant l’incitation à la haine.

M. Samuels a en outre indiqué que « il est de notoriété publique que les enseignants allemands djihadistes accompagnent leurs élèves à la Foire, en quête de matériaux incendiaires ».

M. Samuels a fait appel aux autorités allemandes pour que, par le biais de cette Foire, « ils protestent fermement auprès des gouvernements d’Égypte et d’Iran et qu’ils les contraignent à adopter les mesures qui ont fait leurs preuves avec la Turquie : la confiscation des ouvrages offensants et l'interdiction sans appel aux exposants délinquants de participer à la Foire 2014 ».

« Le rôle de Francfort comme point de référence pour les autres salons du livre pourrait avoir un impact majeur sur la Foire de Téhéran et son industrie négationniste, ainsi que sur les Foires du Livre du Caire et de Casablanca, où l’on ferme grand les yeux sur des exposants obsessionnels et compulsifs de théories du complot juif. » « La collaboration du Centre Wiesenthal avec la Foire du Livre de Francfort a fait du chemin. Nous prions instamment l’Association des éditeurs de Francfort d'instituer une tolérance zéro de la haine pour son édition 2014 », concluait M. Samuels.