Stockholm, le 16 mars 2011
Dans une lettre rendant compte de leur réunion avec le maire de Malmö, M. Ilmar Reepalu, de hauts responsables du Centre Simon Wiesenthal ont exprimé leur déception devant : "son déni de toute responsabilité face aux citoyens juifs de la ville, et son rejet de la faute sur 'Stockholm', 'la police', etc... pour toute crainte du public (y compris celles que nous avons entendues de la part des dirigeants musulmans et roms de la ville).
S'adressant au maire, Shimon Samuels, directeur de relations internationales de Centre, a noté :
"- Votre affirmation selon laquelle l'exclusion des spectateurs du match de Coupe Davis opposant Israël à la Suède était le fait de la police, a été fermement contredite par les forces de l'ordre de Malmö.
- Votre commentaire, rapporté par les média après notre réunion, au sujet 'de la puissante et de l'influence du Centre Simon Wiesenthal' fait écho aux théories de la conspiration, qui pendant les années 1930, visaient les Juifs.
- Votre discours, qui importe des conflits étrangers dans la vie politique de Malmö, a exacerbé les tensions inter-communautaires et met tout particulièrement en danger les citoyens juifs."
Centre espérait "qu'un maire démocratiquement élu, responsable devant les citoyens de sa ville, aurait pris l'initiative d'encourager les partis politiques et tous les responsables dans le domaine de l'action sociale, depuis les personnes issues de la société civile jusqu'à celles chargées du respect de la loi, à mettre en oeuvre les mesures nécessaires à la protection des minorités."
Lors de la réunion, les responsables du Centre ont formulé les propositions suivantes :
- la création d'une ligne téléphonique pour les victimes de crimes de haine, dirigée par la municipalité, mais dont les effectifs seraient composés de représentants de chaque minorité
- la mobilisation de ressources en faveur de la création d'une unité de veille et d'enquête contre les crimes de haine
- la mise en oeuvre d'un programme municipal donnant l'opportunité à chaque élève de lycée d'effectuer une visite guidée de la synagogue, du centre islamique, et d'une église dans le but de démystifier les visions stéréotypées de 'l'autre'
- l'engagement du maire, auprès de toute instance administrative et politique, en faveur d'un financement gouvernemental de la sécurité des institutions communautaires en danger."
"M. le maire, le status quo est intolérable. Nous espérons toujours que vous commencerez à prendre sérieusement en compte ces questions avant la première réévaluation de notre alerte aux voyageurs en juin." conclut la lettre.