Le Centre Wiesenthal au président du Kosovo : « Ces livres sont traduits en albanais et certains sont édités en Egypte par les Frères musulmans. »
« Le Kosovo ne peut prétendre combattre le radicalisme islamiste tout en s’exposant à la haine djihadiste. »
Paris, le 15 novembre 2016
Dans une lettre adressée au président de la République du Kosovo, Hashim Thaçi, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, Shimon Samuels, protestait contre « la vente de littérature antisémite haineuse – à quelque cent mètres du palais présidentiel – pendant une conférence de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sur « La lutte contre le terrorisme et le radicalisme ».
Livres antisémites mis en vente non loin de la conférence de l’OSCE sur « La lutte contre le terrorisme et le radicalisme », à Pristina, Kosovo.
M. Samuels y avait remarqué « de nombreuses versions du Mein Kampf de Hitler ainsi que des ouvrages sur la théorie du complot, tels que :
- La Synagogue de Satan,par Andrew Hitchcock, qui regorge d’accusations de meurtres rituels contre les Juifs ;
- Le Lion n’est plus mort, par David Icke, qui dépeint les Juifs comme une race de lézards venus d’une autre planète ».
La lettre ajoutait que « ces livres ont tous été traduits en albanais – la langue officielle du Kosovo – et certains sont édités en Egypte par les Frères musulmans ».
M. Samuels rappelait qu’« il y a deux ans, il avait eu l’honneur d’inaugurer à Pristina l’exposition « Chapeau blanc » (The White Hat’s Exhibition), dédiée à la mémoire des Kosovars qui avaient fait passer des réfugiés juifs fuyant le nazisme en Albanie, où la plupart avaient survécu à la Shoah ».
La lettre soulignait que « le Kosovo ne peut pas, d’un côté, prétendre combattre le radicalisme islamiste et, de l’autre, s’exposer à un exemple très évident de pénétration du djihadisme dans un pays musulman, jusqu’ici modéré ».
Le Centre priait instamment le Président « d’enquêter, de condamner et de punir les importateurs et les distributeurs de cette littérature haineuse ». Il rapportait qu’« une plainte a été déposée auprès de votre ministère de la Sécurité intérieure il y a plus d’une semaine, plainte restée à ce jour sans réponse ».
« Nous envoyons une copie de cette lettre au secrétaire général de l’OSCE, Lamberto Zannier, et attendons votre réponse à cette question urgente », concluait M. Samuels.
Veuillez trouver ci-dessous une réponse (en anglais) de S.E. M. Hashim Thaçi, Président de la République du Kosovo.