**DERNIÈRE MINUTE** Suite à un échange de courriers entre Shimon Samuels, le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal, et David Zeffert et son éditeur, M. Samuels et le Centre retirent la description de son livre, To the Anciant Land (« À l’ancienne terre »), qui paraît dans le 14e rapport sur le Salon du livre de Francfort. Plusieurs témoignages d’amis du Centre sur la personne, le contexte et la bonne foi de M. Zeffertt sont suffisants pour étayer la plainte de ce dernier. Il est clairement un Juif et un sioniste fier et dévoué. Toute référence à son livre a été retirée de notre site et des excuses ont été présentées à M. Zeffertt.
« Le prix du Pire Délinquant 2016 revient à l’Iran. Le deuxième finaliste est l’Égypte. »
Francfort, le 23 octobre 2016
Pour la 14e année consécutive, le Centre Simon Wiesenthal demeure la seule organisation non gouvernementale à surveiller les incitations à la haine et à la violence antisémite sur les stands du Salon du livre de Francfort (SLF). Il s’agit de la plus grande foire au monde dans le domaine des livres, avec plus de sept mille exposants venus de quelque cent pays.
Poursuivant leur collaboration avec le Centre Wiesenthal, les responsables du SLF ont ratissé les stands à la veille de l’ouverture, le 18 octobre. Ils ont confisqué plusieurs titres clairement antisémites sur des stands identifiés comme contrevenant à l’engagement contractuel des exposants à ne pas inciter à la haine et à la violence.
Le directeur des Relations internationales du Centre, Shimon Samuels, a relevé, entre autres :
Stand collectif de l’Égypte (Hall 5.1 E146) :
- La réédition du classique Dans les recoins cachés : révélations sur les secrets des Juifs, publié par The Egyptian National Library and Archives (Dar Al-Kitab) en 2014. Cet ouvrage est basé sur celui publié en 1893, Juifs et opportunistes. Le judaïsme en Égypte et en Syrie, par Georges Corneilhan, traduit du français en arabe par Naguib Al-Hajj en 1989. Cette nouvelle édition avait refait son apparition en 2014 à la foire du livre du Koweït et en 2015 à celle du Caire.
(VOIR PHOTO 1 DU PHOTOMONTAGE)
Stand collectif de la Syrie (Hall 5.1/A 152), avec deux titres de Dar Ghar Hira Publishing :
- Jour de rage – La fin de l’État d’Israël (The Day of Rage – End of the State of Israel), par le Dr Safar bin Abdul-Rahman al-Hawali.
<http://www.alhawali.com/main/5898-2--يوم-الغضب-هل-بدأ-بانتفاضة-رجب--.html>
- Les Nouvelles dans Sabbataï Tsevi et Abdullah Ibn Saba (The Tidings in Sabbatai Zevi and Abdullah Ibn Saba), par Ahmed Mahmoud El Shorbagy (complots juifs contre le monde musulman).
<http://www.gharhira.com/arbook/g-3.html>
Ces dernières années, les livres syriens ont en grande partie été exposés sur le stand collectif libanais, avec des adresses d’hébergement à Beyrouth. Le stand de cette année semblerait indiquer que le régime d’Assad y joue un rôle de plénipotentiaire.
(VOIR PHOTOS 2 ET 3 DU PHOTOMONTAGE)
« C’est grâce à notre propre surveillance que les ouvrages ci-dessous, qui avaient échappé à la vigilance des organisateurs, ont pu être découverts », indiquait M. Samuels.
Égypte (Hall 5.1 A141), Sama for Publishing and Distribution, Le Caire :
- Marionnette, par Rida Suleiman, 2014 (la marionnette qui tirait les ficelles de la révolution égyptienne en 2011 ; en couverture, une étoile de David). L’auteur prétend que les révolutions arabes (et, en l’occurrence, celle en Egypte) n’étaient qu’une étape d’un plus vaste complot qui devait déstabiliser ces pays pour la sécurité d’Israël et pour transférer les Palestiniens de Gaza vers le Sinaï.
- La Route pour Rumiyah, par le Dr Fawzy Suwaid, 2015 (Rumiyah signifie Rome en arabe classique). Ce roman dépeint des personnalités religieuses qui interprètent des prophéties et des textes sacrés afin de justifier leur propre cause au détriment d’autres.
(VOIR PHOTOS 4 ET 5 DU PHOTOMONTAGE)
Égypte (Hall 5.1 A147), Al Ahram :
- Détourner la révolution… Les documents du complot, du 25 janvier au 3 juin, par Atef Al Ghomri, Al Ahram, 2015. Ce livre présente les Etats-Unis comme cachés derrière les révolutions du printemps arabe avec comme objectif de fomenter le projet d’un Grand Moyen-Orient et l’expansion d’Israël.
- L’Ordre du jour américain dans les pays du Maghreb… Stratégies pour parvenir au contrôle colonial, par le Dr Ali Mohammed Salem El-Ahwal, Publisher New Link International, 2016.
- Le 11 octobre 2016, le ministère égyptien de la Culture récompensait le romancier Sherif Shaban pour « ses efforts pour enrichir la vie culturelle en Egypte grâce à son roman Fille de Sion, le premier roman égyptien qui décrive la faiblesse de la société israélienne ». L’histoire débute avec une description de l’affaire de Damas (une accusation antisémite de meurtre rituel), et se poursuit avec Les Protocoles des Sages de Sion.
M. Samuels a demandé au représentant du ministre de la Culture si Fille de Sion était exposé sur l’un des stands égyptiens. On l’a dirigé vers Al Ahram (voir ci-dessus), où on lui a donné un CD-Rom où le titre figurait.
(VOIR PHOTOS 6, 7 ET 8 DU PHOTOMONTAGE)
L’année dernière, tous les quinze stands iraniens, dont le stand collectif du gouvernement, étaient fermés en signe de protestation contre le Salon, qui avait invité Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques sur qui pèse une menace de mort, à prendre la parole. La raison invoquée en était « une insulte à l’islam ».
Cette année, vingt-trois stands qui avaient été sanctionnés par le passé grouillaient d’éditeurs européens et asiatiques et d’agents littéraires :
Stand collectif de l’Iran (Hall 5.0 B136) :
- Le Sionisme chrétien, par Mohammad Rajabi, Publisher Islamic Revolution Document Center, Téhéran, 2012.
<http://www.irdc.ir/fa/book/859/default.aspx>
- Les Sionistes chrétiens aux Etats-Unis, par Ismaël Shafiee Sarvestani, Publisher Mouood, Téhéran, 2014.
<http://www.mouood.org/arabic/itemlist/category/129-امسیحیون-المتصهینون.html>
(VOIR PHOTOS 9 ET 10 DU PHOTOMONTAGE)
M. Samuels a engagé une conversation avec le responsable du stand, qui a souligné l’importance de convaincre les chrétiens sionistes d’abandonner cette cause. Quand M. Samuels lui a demandé s’il n’existait pas d’Israéliens et de Palestiniens qui souhaitaient la fin du conflit, il a répondu, en présence de témoins : « L’Etat sioniste doit être détruit et l’Iran refusera tout traité de paix conclu par des Palestiniens qui trahiraient l’islam. » Le responsable du stand a indiqué un autre ouvrage :
- Palestine, publié par l’ayatollah Khomeini, 4e édition. Le Guide suprême y présente des méthodes et des tactiques pour anéantir Israël. La préface de l’ouvrage est signée Ali Akbar Velayati, ancien ministre iranien de la Défense, mis en examen par Interpol pour complicité dans l’attentat perpétré en 1994 contre le centre juif Amia de Buenos Aires (Argentine), qui a fait 85 morts et 300 blessés.
(VOIR PHOTO 11 DU PHOTOMONTAGE)
Les ouvrages suivants ne sont pas des contrevenants mais ils offensent profondément les visiteurs juifs :
Afrique du Sud (Hall 5.1. B130), Porcupine Press :
- Pourquoi Israël ? Anatomie de l’apartheid sioniste, par Suraya Dadoo et Firoz Osman.
Cet ouvrage crache un venin qui exclut toute résolution du conflit. On peut le comprendre comme une manière de pardonner la violence antisémite et antisioniste.
(VOIR PHOTO 12 DU PHOTOMONTAGE)
Stand collectif de la Turquie (Hall 3.0 J11) :
Étant donné l’ambiance d’usurpation d’identité du patrimoine juif qui prévaut actuellement à l’Unesco, il était totalement décourageant de tomber sur un charmant petit livre pour enfants intitulé Battuta la tortue à Jérusalem, destiné aux lecteurs de sept ans et plus. Le lien tissé depuis 3 500 ans entre le judaïsme et son site le plus sacré, le Kotel ou Mur occidental du Mont du Temple, y est effacé. Le Kotel est rebaptisé mur Al-Buraq (ou place Al-Buraq).
(VOIR PHOTO 13 DU PHOTOMONTAGE)
En 2011, M. Samuels avait trouvé au Salon du livre de Francfort un autre petit livre intitulé Le Mur Al-Buraq. Cette publication, soutenue par le Hamas, affirmait qu’au cours de son vol de nuit de La Mecque au paradis, le prophète Mahomet avait attaché sa monture ailée, Buraq, au Mur. Le livre s’étend sur une litanie de crimes juifs, mais essentiellement sur le complot juif pour voler le mur Al-Buraq ou la place Al-Buraq, qui ne peut que retourner dans le giron de l’islam.
(VOIR PHOTO 14 DU PHOTOMONTAGE)
Le Centre Wiesenthal aurait souhaité que l’auteur de Battuta la tortue à Jérusalem, Zeynep Sevde, et son éditeur stambouliote, Taze Kitap, révisent leur copie pour que l’ouvrage convienne aux trois religions monothéistes de Jérusalem, par respect pour leur histoire respective.
M. Samuels rappelait ce qu’il l’avait déjà signalé dans son rapport de l’année dernière : des enseignants allemands ou autres djihadistes emmènent leurs élèves au Salon, en quête de lectures incendiaires, qui risquent d’avoir des conséquences dangereuses.
« Le prix Wiesenthal du Pire Délinquant 2016 revient à l’Iran. Le deuxième finaliste est l’Égypte », a-t-il annoncé.