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Article de Shimon Samuels publié en anglais dans The Jerusalem Post
le 23 juillet 2022
https://www.jpost.com/opinion/article-712866

Les dirigeants palestiniens commettent constamment des « usurpations d’identité » pour valider leur propre récit historique, comme au Comité du patrimoine mondial de l’Unesco.

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La ville de Durban, en Afrique du Sud (photo Wikimedia Commons).

Quand j’avais 16 ans, j’étais membre d’une organisation de jeunesse sioniste. Nous avions manifesté contre l’apartheid devant l’ambassade d’Afrique du Sud à Londres.

Nos héros étaient les personnalités juives anti-apartheid au Royaume-Uni, en Israël et en Afrique du Sud. Presque toutes les personnes inculpées dans le procès de Rivonia de 1963 étaient de confession juive, à savoir Lionel Bernstein, Arthur Goldreich, Denis Goldberg, Harold Wolpe, entre d’autres.

Nelson Mandela avait déclaré : « Je trouve que les Juifs sont plus ouverts d’esprit que la plupart des Blancs sur les questions de race et de politique. Peut-être parce qu’ils ont eux-mêmes été historiquement victimes de préjugés. » Je me trouvais à Johannesburg en ce jour euphorique de la libération de Mandela.

« Je trouve que les Juifs sont plus ouverts d’esprit que la plupart des Blancs sur les questions de race et de politique. Peut-être parce qu’ils ont eux-mêmes été historiquement victimes de préjugés. »
Nelson Mandela

L’apartheid avait commencé trois ans après la Shoah, lancé par le Parti nationaliste et la faction rigide Verkrampte, sur fond d’antisémitisme. Leur slogan en disait long : « Le Juif a un visage blanc, mais un cœur noir ! » Cinq ans plus tard, j’ai visité le musée de l’Apartheid à Johannesburg. Tout lien avec la communauté juive avait été supprimé. Le conservateur était gêné par mes questions.

En 1994, une opération du Centre Wiesenthal a mis au jour un réseau néo-nazi à Bariloche, en Argentine, avec une liste de noms principalement sud-africains. Il s’en est suivi l’arrestation d’un groupe déterminé à amener des individus d’Europe pour assassiner des membres inscrits sur la liste du Comité officiel anti-apartheid.

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Pour le premier sur la liste, Chris Hani, il était trop tard. Il avait été abattu par un immigrant polonais, Janusz Walus, proche du Parti conservateur suprémaciste blanc. Le deuxième sur la liste était le juge Richard Goldstone.

Lors d’une de mes visites à Johannesburg avec notre directeur pour l’Amérique latine de l’époque, Sergio Widder, Richard Goldstone nous avait invités à un dîner de remerciement. Si seulement nous avions eu connaissance de son futur rapport sur Gaza, fustigeant Israël, nous aurions décliné son invitation.

Usurpation d’identité
Les dirigeants palestiniens commettent constamment des « usurpations d’identité » pour valider leur propre récit historique, comme au Comité du patrimoine mondial de l’Unesco. Au fil des ans, ils n’ont de cesse d’y revendiquer de nombreux sites, de la basilique de la Nativité à Bethléem au mont du Temple, renommant le Kotel « esplanade Al-Buraq », souhaitant même s’approprier les manuscrits de la mer Morte.

La nouvelle campagne d’« apartheid » contre Israël se fonde sur des mensonges et des usurpations d’identité. Elle a été adoptée par Amnesty International, dont font partie à ce jour l’Afrique du Sud et la Namibie – cette dernière témoignant d’un horrible passé.

Après Johannesburg, je me suis rendu à Windhoek, où j’ai été accueilli par feu Harold Pupkewitz, dirigeant de la communauté juive. Il m’a signalé qu’il existait encore dans la capitale de la Namibie des rues aux noms allemands, comme Kaiserstrasse... vestige de l’empreinte coloniale de l’Allemagne sur l’Afrique, de 1884 à 1919, perdue au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Les autochtones héréros
En 1904, les colons allemands ont commencé le génocide des groupes ethniques Héréro, Nama et San. Ils ont été systématiquement soit déportés dans le désert du Namib, soit internés à Shark Island où ils sont morts de mauvais traitements, de famine et d’expériences médicales pratiquées par des précurseurs de Mengele, le monstrueux médecin d’Auschwitz.

En outre, des centaines de crânes ont été envoyés dans des universités allemandes. Ce n’est qu’en 2021 qu’une certaine forme de compensation a été accordée.

Harold Pupkewitz m’a invité, puisque je souhaitais partir sur les traces des nazis, à visiter la boutique Peter’s African Artifacts à Swakopmund. C’est ainsi que, le lendemain, j’ai pris un vol tôt le matin et je m’y suis rendu. Après avoir glissé quelques noms de néo-nazis en Europe, j’ai demandé à Peter où trouver des objets-souvenirs d’Hitler.

Peter m’a expliqué qu’il achetait des artefacts nazis à des Allemands de deuxième ou troisième génération qui avaient l’intention de retourner dans leur patrie. Il m’a ensuite fait entrer dans une véritable caverne d’Ali Baba remplie de haine nostalgique. Il vendait principalement ces « artefacts non africains » à des touristes allemands.

J’ai acheté plusieurs disques vinyles originaux de chants nazis, en particulier ceux à la gloire des Jeux olympiques de Berlin de 1936. En sortant, j’ai remarqué des T-shirts avec des croix gammées. Peter m’a dit qu’ils étaient vendus et expédiés en vrac en Allemagne. Il m’a ensuite dirigé vers la maison Altes Amtsgericht-Hohenzollernhaus, où les fêtes d’anniversaire d’Hitler avaient jadis été organisées chaque année.

De retour à Windhoek, Harold Pupkewitz m’a conseillé d’écrire à Sam Nujoma, président de la Namibie et fondateur de la Swapo, l’Organisation du peuple de l’Afrique du Sud-Ouest (l’ancien nom de la Namibie). Blessé au combat contre les occupants de l’apartheid sud-africain en Namibie, il a été soigné par un médecin juif, qui l’a sensibilisé à la Shoah.

Nous lui avons demandé d’expulser Peter et de fermer sa boutique African Artifacts. Parce qu’il ne détenait qu’un passeport allemand et qu’il n’avait pas la citoyenneté namibienne, son expulsion a été organisée par Joshka Fischer, alors ministre des Affaires étrangères d’Allemagne. Il semblerait que, par la suite, Peter ait disparu.

L’occupation par l’Afrique du Sud, de 1915 à 1990, en particulier pendant les années d’apartheid, est un cas d’école exploité par les Palestiniens qui se livrent à l’usurpation d’identité. Nous appelons l’Afrique du Sud et la Namibie à informer Amnesty International qu’elles ne permettront pas que leur identité soit usurpée.

L’auteur de ces lignes est le directeur des Relations internationales du Centre Simon Wiesenthal.