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Traduction de l’éditorial paru en anglais dans le Jerusalem Post
le 28 décembre 2016
http://www.jpost.com/Opinion/

 26 Dec. 2016

Le président Barack Obama quitte la tribune après son discours au Conseil de coopération du Golfe, lors du sommet de Riyad (Arabie saoudite), le 21 avril dernier.
Photo Reuters

 

Obama après Obama

par Shimon Samuels

 

 

 

La décision de l’ONU peut être vue comme une indication de la carrière d’« Obama après Obama ».

La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies n’a surpris personne (voir l’éditorial de l’auteur publié dans le Jerusalem Post du 1er décembre : « La nuit dernière, j’ai fait un rêve des plus étranges »).

Le refus d’opposer son veto à cette résolution, dernier souffle du régime Obama, devait survenir entre l’élection du 8 novembre et l’inauguration du 20 janvier.

On a cependant accordé peu d’attention aux motivations d’Obama. Il serait inapproprié de les mettre sur le compte d’une revanche contre Netanyahu. Cette décision peut plutôt être vue comme une indication de la carrière d’« Obama après Obama ».

Un ancien président américain, jeune, vigoureux, prospère et d’envergure internationale, ne prend pas le large ni ne se met à jouer au golf à Hawaï pour le restant de ses jours. Le fait qu’il ait loué un manoir en banlieue de Washington, plutôt que dans sa ville natale de Chicago, l’installe géographiquement au centre du pouvoir.

L’échec d’Hillary Clinton fait de lui le chef officieux de l’opposition contre le président entrant Trump.

Il est peu probable qu’il consacre ses jours à une « bibliothèque Obama » ou à un institut, qu’il rédige ses mémoires, retourne au professorat à Harvard ou se satisfasse d’un partenariat avec un éminent cabinet d’avocats.

Il existe bien une organisation, blasée et sans moyens, de has-been, qui se sont eux-mêmes donné pour nom « les Aînés ». On y trouve, entre autres, l’ancien président américain Jimmy Carter, l’ancien secrétaire général de l’ONU Koffi Annan, l’ancienne commissaire aux Droits de l’homme (et coordinatrice du festival de haine antisémite de Durban) Mary Robinson. Leur principale occupation consiste à fustiger Israël.

Sous la direction d’Obama, ce groupe pourrait sortir de l’oubli et semer davantage de chaos. Le mois dernier, on en a eu un aperçu avec l’éditorial de Carter paru dans le New York Times, écrit dans un langage qui rappelle fort celui de la résolution du Conseil de sécurité.

Rappelons que – hormis le fameux « comique » français Dieudonné – Obama est la seule personnalité qui comble le fossé entre sunnites et chiites, grâce à son accord nucléaire avec l’Iran. Et, tout comme Dieudonné, il semble s’intéresser de manière obsessionnelle-compulsive à l’État juif.

Pour justifier son prix Nobel prématuré, Obama pourrait solliciter des soutiens pour obtenir un rôle officiel au Moyen-Orient, tel que coordinateur du Quartet (organe des Nations unies, des États-Unis, de l’Union européenne et de la Russie longtemps dirigé inefficacement par Tony Blair). Une telle candidature pourrait requérir le veto de Trump.

La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU n’aura pas force exécutoire, mais elle devient un point de repère.

Contrairement aux résolutions 224 et 338 qui exigeaient des négociations directes, celle-ci accorde aux Palestiniens un traitement de faveur, sans exiger de négociations sur les conditions préalablement imposées pour le retrait israélien.

Cette résolution pourrait saper le mariage de convenance naissant entre Israël et les principaux États arabes sunnites. Nul doute qu’elle encouragera le boycott anti-Israël par l’Union européenne, boycott dorénavant qualifié de « différenciation » – un bel euphémisme. Il s’agit en fait d’une procédure hypocrite qui distingue le commerce avec Israël à l’intérieur des lignes de cessez-le-feu de 1967 et qui estampille les produits fabriqués au-delà de ces lignes – en en boycottant effectivement le commerce.

Elle renforcera, et maintenant au nom de la communauté internationale, les attaques des escouades BDS partout dans le monde, les campagnes antisémites sur les campus, ainsi que les agressions contre les Juifs et les institutions juives, particulièrement en Europe. Elle légitimera la délégitimation du patrimoine juif, à commencer par les demandes palestiniennes de s’approprier Qumran et les manuscrits de la mer Morte au prochain Conseil exécutif de l’Unesco et par le biais de son Comité du patrimoine mondial.

Malgré ces sombres scénarios, la grande question demeure : qui sera Obama après Obama ?